Thèse soutenue

Représenter le peuple : la chanson dans le cinéma portugais

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Auteur / Autrice : Agnès Pellerin
Direction : Dork ZabunyanMathias Lavin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques
Date : Soutenance le 19/11/2020
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Esthétique, sciences et technologies du cinéma et de l'audiovisuel
Jury : Président / Présidente : Gilles Mouëllic
Examinateurs / Examinatrices : Marguerite Chabrol, Sandra Teixeira
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuel Deniz Silva

Résumé

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Partant de l’inscription « populaire » de la chanson, cette thèse vise à questionner les dynamiques de représentation du peuple engendrées par sa présence dans la filmographie portugaise, du cinéma muet des années 1920 jusqu’au cinéma contemporain. A travers une diversité de séquences chantées (fado, etc.), elle fait ressortir des figures saillantes du peuple, significatives de ses différents moments politiques. Elle se penche tout autant sur la construction, souvent incomplète et contradictoire, des prétendus topos de la « portugalité », hérités du XIXe siècle et relayés par la propagande de la longue dictature, que sur les modalités de leur critique. En particulier à travers la quête de modernité du cinéma, qui, à partir des années 1950, montre le peuple du « pays réel », contre l’essentialisme de la « nation » séculaire bientôt ébranlée par la Révolution des Œillets (1974). Sur la base d’un corpus d’une trentaine de films, l’analyse - chronologique - apporte un nouvel éclairage sur la dimension sonore du cinéma portugais, et met en avant certains films contemporains de ce point de vue très significatifs, tels ceux de Miguel Gomes.Ce travail, qui s’inscrit dans le renouveau récent de l’historiographie de ce cinéma, s’appuie sur les apports des sound studies et sur certaines théories esthétiques (Rancière, Deleuze). Il vise à enrichir les outils d’une politique de la chanson au cinéma, en dépassant les approches exclusivement textuelle, esthétique ou scénaristique, qui réduisent parfois ces « moments musicaux » complexes et émancipateurs (Amy Herzog) à leur supposé conformisme divertissant, censé servir la mise en scène univoque d’un peuple sentimentaliste et dépolitisé.