Thèse soutenue

La "Voix rouge" : critique et genèse du concept de synesthésie dans le contexte français du XIXe siècle

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Auteur / Autrice : Leonardo Capanni
Direction : Jean-François BraunsteinBeatrice Centi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 11/03/2020
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi (Parme, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Etablissement d'accueil : Università degli studi (Parme, Italie)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Braunstein
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Braunstein, Beatrice Centi, Jérôme Dokic, Annamaria Contini

Résumé

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En termes cliniques, on définit synesthésie comme une expérience où la stimulation d’un certain canal (le plus souvent sensoriel, mais aussi cognitif ou émotif) est automatiquement associée à une perception ultérieure, dans au moins un second canal non-stimulé. Il s’agit d’une manifestation non pathologique, plutôt rare et durable dans le temps, pour qui, par exemple, la vision d’une lettre est capable d’évoquer en même temps une couleur, un son ou une forme géométrique. La première partie de notre thèse se concentre sur les données et sur les hypothèses principales qui parcourent le débat actuel, en s’arrêtant par exemple sur le contraste entre qui souligne la « continuité » de ces phénomènes avec le reste des perceptions, et qui tend en revanche à mettre en évidence les aspects « d’anomalie » de ces phénomènes. Dans la deuxième partie, en optant pour une version faible de cette dernière ligne théorique, nous cherchons en revanche à tenir distinct la recherche séculaire sur les possibles correspondances entre les sens, des enquêtes sur la synesthésie comme phénomène spécifiquement médical. Nous nous concentrons enfin sur ce signifié « véritable » du terme pour essayer de comprendre pourquoi ce fut en France que l’on put développer une première onde d’études sur cette thématique. Les raisons semblent être d’ordre historique d’un côté, car tel contexte représenta un point de référence pour tout le débat européen sur la cross-sensorialité ; et philosophique d’un autre côté, par la méthodologie qui est ici exprimée avec ce qu’on appelle la nouvelle psychologie – l’étude des mécanismes de la vie mentale à partir des états les plus « singuliers » de notre intelligence.