Thèse soutenue

Les courtiers de la violence : cartels, forces d'autodéfense et État au Mexique : de l'intermédiation politique aux guerres de patronage
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Auteur / Autrice : Romain Le Cour Grandmaison
Direction : Gilles Dorronsoro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 02/10/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Briquet
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Combes, Gilles Favarel-Garrigues
Rapporteurs / Rapporteuses : Camille Goirand, Dennis Rodgers

Résumé

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Dans le Mexique contemporain, la violence chronique et la présence de multiples organisations armées non-statutaires n’ont jamais conduit à la remise en cause de la stabilité du régime politique et de l’État. Au contraire, ce que nous observons, à partir d’une étude de cas dans la région du Michoacán, est la perpétuation du recours à la violence pour l’obtention ou la conservation d’une position avantageuse à l’intérieur du jeu politique, et non en opposition à celui-ci. Ainsi, les organisations violentes que nous étudions sont toujours en relations, plus ou moins conflictuelles, avec l’État. Elles sont marquées par des tensions constantes quant à la marge d’autonomie dont bénéficient les acteurs violents vis-à-vis des autorités publiques, à l’intérieur des relations d’intermédiation. C’est précisément ces tensions et leurs permanentes reconfigurations dans des contextes de violence que nous étudierons. La rupture que l’on observe dans le Michoacán est la brève appropriation, par des organisations violentes, des canaux d’intermédiation qui lient le centre et la périphérie, avant leur reconfiguration par une coalition de civils armés associés aux autorités publiques. Ainsi, notre thèse porte sur des conflits dont l’enjeu central est le contrôle des règles et des modalités de l’intermédiation politique. Les organisations violentes sont donc toujours intégrées et intéressées à l’établissement des circuits d’intermédiation politique qui fondent, y compris dans les situations de haute violence, les canaux de gestion et de gouvernement de la violence par l’État. L’enjeu de cette thèse est donc de proposer, par des questionnements de sociologie politique, une analyse des pratiques d’intermédiation politique dans des contextes de violence.