Ségrégation intergranulaire du bore dans l'austénite d'un acier trempant au bore : étude par tomographie atomique et modélisation
Auteur / Autrice : | Claire Debreux |
Direction : | Didier Blavette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 04/12/2020 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique, sciences de l’ingénieur, matériaux, énergie (Saint-Etienne du Rouvray, Seine Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) |
Entreprise : Ascométal | |
Laboratoire : Groupe de physique des matériaux (Saint-Etienne-du-Rouvray, Seine-Maritime ; 1996-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Anna Fraczkiewicz |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Gey, Simon Catteau, Thomas Sourmail, Frédéric Danoix | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Pettinari-Sturmel, Khalid Hoummada |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les aciers trempants au bore sont définis par une importante trempabilité. Cet effet est lié à la ségrégation intergranulaire du bore dans l’austénite. Dans ces aciers, deux mécanismes de ségrégations du bore coexistent généralement : la ségrégation à l’équilibre et la ségrégation hors-équilibre. Ils ont une force motrice et une cinétique différente, et donc une dépendance en température et en temps différente. Ainsi, selon les conditions de traitement thermique, la teneur en bore aux joints de grains austénitiques varie. L’objectif de cette thèse est de comprendre la ségrégation du bore aux joints de grains austénitiques selon les conditions de traitement thermique. Un traitement thermique a été étudié : austénitisation à 1000°C, suivie d’une trempe à 50°C/s jusqu’à 600°C, température à laquelle un traitement isotherme est effectué. L'étude comporte deux volets. L'un expérimental avec la quantification de la teneur interfaciale en bore par analyses en sonde atomique tomographique (APT). L'autre numérique avec le développement d'une modélisation de la cinétique de ségrégation qui intègre les deux types de ségrégations du bore. Une information sur ce qu’il se passe dans le grain et le joint de grains peut être extraite de la modélisation. Les mesures expérimentales sont réalisées après une trempe rapide (300°C/s) jusqu’à température ambiante dans l’ambition de figer l’état à étudier. La trempe conduit à une transformation de l’austénite en martensite. Dans cette configuration complexe, un protocole de microscopie corrélative a été mis au point afin de préparer des échantillons contenant un ancien joint de grains austénitiques (PAGB) pour l'analyse APT. Les analyses expérimentales montrent que d’autres éléments ségrègent aux PAGB en plus du bore (présence de C, P, Cr, V, Mo et Mn), ainsi qu’une absence de bore dans les joints de lattes martensitiques. L’étude des résultats APT et numériques montre que la trempe à 300°C/s, ne permet pas de figer l’état thermique, et qu’un enrichissement de l’interface à lieu lors de cette trempe. Enfin, comme attendu, une variation non monotone de la fraction atomique de bore au joint de grains a été observée à la fois expérimentalement et numériquement, et ce pour des temps de maintiens supérieurs à une seconde. Cependant l’échelle de temps entre la cinétique d’enrichissement de l’interface issue des simulations et celle issue des résultats expérimentaux est très éloignée. Cela peut provenir à la fois d’un jeu de paramètres numériques non adapté et des différences qui existent entre le modèle et la réalité expérimentale (effets de co-ségrégation, ou seconde trempe à 300°C/s, non pris en compte par le modèle). Les résultats obtenus se révèlent être très encourageants, et ouvrent de nombreuses perspectives.