Le sujet dit handicapé mental : De l'aspect déficitaire à l'en plus de la pulsion, un destin particulier

The so-called mentally handicapped subject : from the loss-making aspect to the add-on of the drive, a particular destiny

• Auteur / Autrice : Christine Mathonnat
• Direction : Georges Gaillard
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Psychologie
• Date : Soutenance le 04/06/2020
• Etablissement(s) : Lyon
• Ecole(s) doctorale(s) : Education Psychologie Information Communication
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-...)
• Jury : Président / Présidente : Albert Ciccone
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Anne Cado-Boissel
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Régine Scelles, Jacques Cabassut

Mots clés

Mots clés contrôlés

Sujet (psychologie)

Dépendance (psychologie)

Handicapés mentaux

Mots clés libres

Altérité

Appropriation subjective

Bord

Corps érogène

Déficience

Emprise

En-plus pulsionnel

En-moins pulsionnel

Excitation

Fantasme

Fascination

Fonction phorique

Handicap mental

Historisation

Incestuel

Jouissance

Origine

Pulsion de mort

Body

Contact

Death drives

Deficiency

Edge

Embrace

Enjoyment

En-plus Drive

Excitement

Fascination

Historization

Incestual

In-less Drive

Institution

Mental Disability

Origin

Otherness

Phantasy

Phoric Function

Subjective Appropriation

Résumé

L’environnement premier et l’institution asilaire considéreraient-ils le sujet déficient mental comme un être fixé à demeure dans l’état néoténique de sa naissance ? Les soins primaires qui continuent encore bien souvent de lui être administrés pourraient l’attester. Le corps biologique et ses besoins d’autoconservation peuvent apparaître dans un premier temps comme les seuls marqueurs de sa fragile identité. Partant, la potentialité d’une capacité de subjectivation lui est déniée. La confrontation au corps du handicap représente toujours une expérience désubjectivante. Investir le sujet déficient mental passe par une identification à l’être corporel déficitaire qui permet de réduire son étrangeté mais conduit à sa fétichisation. Il en résulte la construction d’un lien d’incestualité qui, dans sa paradoxalité, dénie la dimension subjectale en même temps qu’il soutient le contact sensuel avec le sujet et préserve le lien. La relation primaire d’aliénation du petit d’homme au premier autre, liée à son état d’hilflösigkeit, aurait achoppé, retenant le sujet dans la matrice maternelle et entravant la constitution d’un espace interne de subjectivation. Le défaut d’élaboration de ce lien originaire entrainerait un excès d’excitations générées par des expériences corporelles potentiellement perverses qui inscrivent le sujet dans une sexualité pré-génitale, sous le primat de la pulsion partielle. Des mouvements de déliaisons entre rapprochés confusionnants et retraits saisissants traversent le professionnel du champ éducatif pris dans les effets mortifères du corps fétichisé. Un premier travail groupal de pensée articulant le récit clinique d’une histoire infantile traumatique en mal d’inscription aux éprouvés transféro-contre-transférentiels des accompagnants représente un pare-excitant efficace contre les projections pulsionnelles mortifères nées de la rencontre avec le corps du handicap. Travaillant dans un second temps à la reprise symbolisante de cette fiction clinique auprès du sujet, le professionnel-interprète soutient la potentialité du sujet à devenir son propre interprète.

Would the primary environment and the asylum institution consider the mentally deficient subject as a fixed being in the neotenic state of his birth? Primary care, which still often continues to be administered, could prove it. The biological body and its needs for self-preservation may appear at first as the only markers of its fragile identity. As a result, the potentiality of a capacity for subjectivation is denied. The confrontation with the body of the handicap represents a de-subjectification experience. Investing the mentally deficient subject goes through an identification with "the bodily being deficit" which reduces its strangeness but leads to its fetishization. The result is the construction of a bond of incestuality which, in its paradox, denies the subject dimension while at the same time supporting the sensual contact and preserving the link. The primary relation of alienation of the human cub to the primary object, related to his state of hilflösigkeit, would have stumbled, holding the subject in the maternal matrix and hindering the constitution of an internal space of subjectivation. The lack of elaboration of this primary link would lead to an excess of excitations generated by potentially perverse bodily experiences that place the subject in a pre-genital sexuality, under the primacy of the partial drive. Unbinding movements between confusing closures and striking withdrawals pass through the professional caught in the deadly effects of the fetishized body. A first work of group thinking articulating the clinical narrative of a traumatic infantile story in poor registration, with the transference-countertransferential experiences of the professionals represents an effective protection against the morbid drive impulsive projections born of the encounter with the body of the disability. Working in the second time at the symbolizing resumption of this clinical fiction with the subject, the professional interpreter supports its potentiality to become its own interpreter.