Thèse soutenue

Nos in nostra urbe peregrinantis errantisque tamquam hospites tui libri quasi domum deduxerunt : Isidore de Séville et l’héritage de Varron

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Auteur / Autrice : Maria Vittoria Martino
Direction : Jacques ElfassiAlessandro Garcea
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, Littératures et Civilisations
Date : Soutenance le 10/12/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ECRITURES - Centre de Recherche «écritures» (Metz)
Jury : Président / Présidente : Anne Grondeux
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Elfassi, Alessandro Garcea, Fabio Gasti
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Grondeux, Fabio Gasti

Résumé

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Varron et Isidore vivent dans deux cultures tout à fait différentes : Varron, au Ier siècle avant J. C. est un des plus illustres représentants de la latinité classique ; Isidore, au contraire, vit dans le VIIe siècle, presque un siècle après la chute de l’Empire Romain, dans l’Espagne gouvernée par les Wisigoths, dans une culture où le christianisme est la religion dominante. Tous deux vivent dans un temps de passage : Varron est la dernière voix de la République et la première de l’époque impériale, Isidore vit entre la fin de la latinité et le début du Moyen Âge ; le sentiment de la perte les pousse à conserver la culture qui allait vers une irrémédiable disparition. Avec les Antiquitates, les Disciplinae et le De lingua latina Varron assurait le maintien de la culture, de l’histoire et de la langue latine ; l’évêque de Séville conserve la même culture que le Réaltin et crée, avec les Etymologiae, un produit littéraire vraiment actuel, où les travaux de Varron se mêlent dans un nouveau horizon interculturel. Malgré les analogies évidentes et l’indiscutable autorité de Varron pour Isidore (son nom, dans les Etymologiae, revient trente et une fois et il y a d’autres passages où l’évêque rapporte des théories du Réatin sans le citer explicitement), J. Fontaine pense qu’Isidore n’a pas pu lire directement les œuvres de Varron, et après lui personne n’a plus écrit sur cette question. Aujourd’hui il est donc impératif de combler cette lacune. Notre étude se propose de résoudre cette question en cherchant à comprendre si Isidore a pu lire, au moins, une partie de l’œuvre de Varron, et en considérant aussi l’importance des témoins indirects comme Servius, Augustin et Martianus Capella. Pour les spécialistes de Varron, cette recherche est nécessaire parce qu’elle est capable d’éclaircir les vicissitudes de la tradition de ses œuvres ; pour les spécialistes d’Isidore, elle pourra remplir un vide considérable et éclairer aussi l’importance des autres sources.