Thèse soutenue

La main-d’œuvre en agriculture biologique : une approche par les risques du travail

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Auteur / Autrice : Germain Bonnel
Direction : Jacques RodriguezPhilippe Cardon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 17/11/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches "Individus, Épreuves, Sociétés" (Villeneuve d'Ascq, Nord)

Résumé

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L’agriculture biologique bénéficie d’une image positive auprès des consommateurs. Ceux qui œuvrent dans ce secteur sont pourtant assez mal connus, en particulier en ce qui concerne leurs conditions de travail. Or, les producteurs, agriculteurs et salariés, doivent respecter un cahier des charges assez strict qui, en interdisant les pesticides et autres intrants chimiques, implique un travail physique plus intensif. Le but de la thèse est de comprendre comment la santé de ceux qui œuvrent à la production biologique est mise à mal pour satisfaire les attentes des consommateurs. Pour y parvenir, une enquête ethnographique reposant sur 59 entretiens (avec, notamment, des agriculteurs et des salariés) et près de 200 heures d’observations a été réalisée dans 18 exploitations agricoles productrices de légumes biologiques, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Une construction idéal-typique permet de croiser des types d’exploitations agricoles à des formes d’organisation du travail et des modes de gestion du risque. Ainsi, les exploitations agricoles « entrepreneuriales » sont caractérisées par une organisation du travail reposant sur la subordination et la flexibilité de la main-d’œuvre qui est amenée à dissimuler les risques pris dans l’activité. Les exploitations agricoles « familiales » n’embauchent pas de main-d’œuvre salariée mais peuvent avoir de l’aide extérieure. Le travail y est principalement familial et les risques sont incorporés aux pratiques. Les exploitations agricoles « sociales » sont des structures d’insertion socioprofessionnelle et se caractérisent par une forme de travail aidé. La gestion des risques est externalisée à la MSA, organisme de protection sociale agricole, ce qui donne lieu à une « protocolisation » du risque.