Thèse soutenue

Identité de la route vs identité des territoires : formes et échelles de la patrimonialisation et de l'appropriation d'un axe fonctionnel national : analyse appliquée à la route nationale 7

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Auteur / Autrice : Pierre-Louis Ballot
Direction : Marie-Christine FournyAnne-Marie Granet-Abisset
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 17/06/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Xavier Bernier
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Cailly
Rapporteurs / Rapporteuses : Nadine Cattan, André-Frédéric Hoyaux

Résumé

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Cette thèse souhaite contribuer au renouvellement des approches consacrées à la route en sciences sociales. Considérant la relation réseaux-territoires au prisme de la géographie culturelle, elle ambitionne de montrer que la route ne constitue pas seulement un support de déplacement, mais est dotée de significations pour ses usagers et les territoires traversés. L’hypothèse est que la route constitue une dimension de la territorialité, et conduit à la construction d’une « territorialité mobile », qui appréhende la mobilité comme un facteur de constitution des territoires et des territorialités. La thèse considère le cas des routes nationales françaises, qui ont longtemps compté parmi les principaux axes de communication du pays, et qui depuis les années 1990, font l’objet d’un intérêt patrimonial. Ces routes ne sont alors plus appréhendées uniquement dans leurs dimensions fonctionnelles, mais aussi dans leurs dimensions symboliques. La recherche a porté sur la route nationale 7 (RN7), qui sur 996 kilomètres, relie Paris à Menton (Alpes-Maritimes). Ces rapports territorialités/mobilités sont étudiés dans l’action collective d’acteurs territoriaux pour une part, et dans les pratiques individuelles d’usagers de la route d’autre part. L’entrée par la patrimonialisation permet d’opérer une démarche multiscalaire, en réfléchissant successivement à la construction de la RN7 comme un objet patrimonial, aux formes de mobilisation collective de l’objet route, dans ses acteurs (associations, musées et collectivités locales), ses valeurs et ses objectifs territoriaux, puis à l’appropriation opérée par les usagers. L’emploi de méthodes d’enquête qualitatives conduit d’abord à observer que la construction patrimoniale de la RN7 s’appuie sur des critères de différente nature, à la fois sociétaux, historiques et géographiques. Ces critères sont ensuite réinterprétés et réappropriés par les territoires à travers les actions patrimoniales mises en place. L’appréhension de la RN7 comme un objet patrimonial et sa mobilisation comme un outil de promotion des territoires conduisent à des formes de relation consubstantielles entre la RN7 et les territoires. Enfin, l’analyse du vécu de la RN7 chez des riverains, chauffeurs-routiers et touristes montre que la route constitue une dimension de leur territorialité, qu’elle soit appropriée dans ses dimensions patrimoniales ou fonctionnelles, et que sa pratique relève généralement d’un choix et de stratégies personnelles. Cette thèse permet ainsi de caractériser la place de la route dans la construction d’une « territorialité mobile », en soulignant, d’une part, la signification qu’elle peut donner aux territoires, et, d’autre part, le lien indissociable qu’elle entretient avec les territoires pour acquérir elle-même une signification.