Thèse soutenue

La sensibilité structurelle des analogies spontanées

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Auteur / Autrice : Lucas Raynal
Direction : Évelyne ClémentEmmanuel Sander
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 23/11/2020
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Education, Didactique, Cognition (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Paragraphe (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1983-...) - Laboratoire Paragraphe / PARAGRAPHE
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Thibaut, André Tricot, Karine Duvignau, Pia Rämä
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Thibaut, André Tricot

Résumé

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L’analogie est un mécanisme fondamental permettant d’interpréter une nouvelle situation à travers des expériences passées. La présente thèse vise à redonner toute sa force à ce postulat en mettant en avant la capacité à percevoir comme essentiellement similaires des expériences d’apparence pourtant différentes. Partant du principe que les analogies constituent un mécanisme naturel par lequel le système cognitif traite l’information nouvelle, un intérêt particulier est attribué à leur manifestation spontanée (i.e. sans incitation par un tiers à effectuer la comparaison), telles qu’elles apparaissent à travers l’assimilation de nouvelles expériences à des conceptions familières stockées en Mémoire à Long Terme (MLT). Ce mécanisme est envisagé comme un moteur du développement conceptuel chez le jeune enfant.Les trois premières études empiriques ont pour objectif de tester l’hypothèse selon laquelle des concepts abstraits familiers sont utilisées pour comprendre la structure profonde des situations rencontrées quotidiennement et évoquer des expériences passées en se basant sur des similitudes structurelles plutôt que superficielles. Les résultats issus de paradigmes expérimentaux de rappel d’histoires écrites, de rappel de situations filmées et d’évocation libre d’expériences personnelles valident notre hypothèse, dévoilant que les situations structurellement similaires sont plus fréquemment évoquées que les situations superficiellement similaires. Compte tenu du rôle des concepts abstraits dans la compréhension, la quatrième étude aborde la question de leur développement chez le jeune enfant. Nous faisons l’hypothèse que les processus cognitifs et neuronaux impliqués lors du traitement d’approximations sémantiques verbales (ex : « elle déshabille l’orange ») par le jeune enfant de 4 ans reflètent le mécanisme par lequel des catégories lexicales aux frontières immatures sont appliquées par analogie à de nouvelles situations. Conformément à notre prédiction, les Potentiels Évoqués (PE) indiquent que les jeunes enfants détectent l’incongruence (effet N400) de verbes inappropriés, mais pas celles des approximations sémantiques.Les implications et les perspectives émergeant de nos résultats sont discutées dans le cadre d’une approche plaçant la capacité à établir spontanément des rapprochements profonds au centre des mécanismes de compréhension de développement des catégories.