Thèse soutenue

Déterminisme génétique et écophysiologique de la variabilité des masses de grains individuels chez le blé tendre (Triticum aestivum).

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Auteur / Autrice : Aurore Beral
Direction : Jacques Le Gouis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Végétale
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génétique, Diversité et Ecophysiologie des Céréales
Jury : Président / Présidente : Jérôme Enjalbert
Examinateurs / Examinatrices : Delphine Luquet, Céline Richard-Molard, Ludovic Bonhomme
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Enjalbert, Delphine Moreau

Résumé

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L’amélioration variétale du blé tendre doit faire face au double enjeu du changement climatique et de l’évolution des pratiques agricoles. Dans ce contexte, de nouvelles stratégies de sélection basées sur la recherche de stabilité du rendement dans le matériel génétique futur se développent. Le rendement final du blé est la résultante de composantes (nombre d’épis/m², nombre de grains/épi, nombre de grains/m², poids de mille grains (PMG)) corrélées entre elles du fait de compensations entre les différentes échelles du couvert (m2, plante, épi, grain). Jusqu’à aujourd’hui, l’amélioration du rendement s’est principalement réalisée à travers l’augmentation du nombre de grain par m². Cependant, avec le risque accru d’occurrence de stress abiotiques pendant la période post-floraison, le PMG, qui se met en place durant cette période, peut être une cible importante pour l’amélioration du rendement. Il est donc pertinent d’en étudier les déterminismes génétique et environnemental. Le PMG, comme les autres composantes de rendement, est classiquement étudié via sa valeur moyenne à l’échelle de la parcelle. Or, il existe une variabilité intra-génotypique importante des masses finales des grains individuels entre épis et au sein des épis. L’identification d’une telle variabilité intra-génotypique et son rôle dans la construction du PMG et sa réponse aux stress abiotiques post-floraison reste inexplorée. Le travail présenté dans cette thèse cherche donc à évaluer l’intérêt de la prise en compte de la variabilité intra-génotypique dans l’amélioration du rendement par une sélection du PMG en conditions de stress abiotiques post-floraison.Les résultats montrent qu’il existe une variabilité génétique dans le lien grain individuel-PMG, c’est-à-dire que des génotypes peuvent construire un PMG similaire à partir de distributions de masses de grains individuels de variabilité intra-génotypique différentes. Cette variabilité intra-génotypique est essentiellement déterminée par des différences dans la mise en place du nombre de grains par m² mais aussi par un déterminisme génétique spécifique. De plus, la prise en compte explicite de l’échelle du grain individuel a permis d’affiner notre compréhension des bases physiologiques de la variabilité génétique du PMG en mettant en évidence des différences génotypiques de masses de grains individuels indépendantes de la mise en place du nombre de grains par m² et variables selon la position du grain au sein de l’épi. L’étude à l’échelle du grain individuel a également révélé des réponses différentielles des grains individuels à un stress thermique post-floraison selon leur position au sein d’un épi.L’ensemble de ces résultats démontre la pertinence de prendre en compte non seulement la valeur moyenne du caractère cible (le PMG) mais aussi sa variance pour envisager la recherche de matériel génétique futur tolérant à des stress abiotiques post-floraison. Pour cela il faut cibler des stratégies génotypiques spécifiques de mise en place du nombre de grains par m² et/ou de la variabilité génétique intrinsèque de la variance intra-génotypique. Plus globalement, cette thèse s’est inscrite dans une démarche, inspirée de l’écologie, de compréhension du rôle de la variabilité intra-génotypique des traits sur la stabilité de la performance des couverts végétaux.