Rôle des voies de réparation des dommages de l'ADN dans l'instabilité génomique observée au cours du myélome multiple
Auteur / Autrice : | Raphaël Szalat |
Direction : | Bertrand Arnulf |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie. Hématologie et oncologie |
Date : | Soutenance le 14/05/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Différenciation et Progression Tumorale des Lymphocytes (Paris) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Xavier Pierre Leleu |
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Arnulf, Xavier Pierre Leleu, Mary Callanan, Florence Nguyen Khac, Jill Corre, Nikhil C. Munshi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mary Callanan, Florence Nguyen Khac |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le myélome multiple (MM) est une hémopathie maligne caractérisée par la prolifération clonale de plasmocytes. Le MM est cliniquement et moléculairement hétérogène et comprend différents sous-groupes avec des pronostics différents. Divers événements génomiques, notamment des translocations récurrentes impliquant le gène des immunoglobulines (Ig) avec différents partenaires, des anomalies chromosomiques et de nombreuses mutations contribuent à l'hétérogénéité de la maladie. Si les translocations impliquant le Ig gene sont supposées survenir durant la maturation des lymphocytes B, les mécanismes conduisant au large spectre des lésions de l'ADN observées au cours du MM restent largement méconnus. Les processus de réparation des dommages de l’ADN sont largement impliqués dans l’instabilité génomique et la résistance aux chimiothérapies endommageant l’ADN comme les agents alkylants. Ces derniers, demeurent l’un des traitements de référence du MM malgré l’arrivée de nouveaux traitements efficaces qui ont amélioré de façon significative la survie globale des patients, à l’exception des patients à haut risque qui ont encore une survie courte avec une médiane de survie inférieure à 3 ans. Dans ce travail, nous avons étudié les mécanismes impliqués dans l’hétérogénéité génomique observée au cours du MM. En particulier, nous avons utilisé des méthodes de séquençage de nouvelle génération pour caractériser les processus mutationnels et l’existence de gènes de fusion dans une grande cohorte de patients. De plus, nous avons concentré notre analyse génomique sur le sous-groupe de myélome avec translocation t(4; 14) en étudiant un groupe de 58 patients avec cette translocation. Nous avons ainsi identifié de nouvelles mutations «driver» de ce sous-groupe de MM associé à un mauvais pronostic, affectant ATM, ATR, FGFR3 et PRKD2. Enfin, nous avons combiné les données de séquençage de nouvelle génération et un nouveau test fonctionnel pour évaluer le rôle de la réparation des lésions de l’ADN parexcision de nucléotides (NER) dans la résistance aux agents alkylants et avons pu cibler thérapeutiquement ce mécanisme à l’aide de petites molécules. Au total, nos données révèlent un rôle majeur des processus de réparation des dommages de l'ADN dans lagénération de mutations exprimées et dans la résistance aux agents alkylants. Par ailleurs, nous avons identifié de nouveaux marqueurs d'instabilité génomique spécifiques aux MM avec t(4; 14) et de nouveaux gène de fusion impliqués dans la progression de la maladie. Nos résultats suggèrent qu'une stratégie thérapeutique ciblant le NER et en particulier l’hélicase XPB peut être efficace pour traiter le MM et sensibiliser les cellules aux agents alkylants. Nos résultats ont identifié le rôle et l’impact de certains mécanismes de réparation des dommages de l’ADN dans la biologie du MM ainsi que de nouvelles cibles thérapeutiques.