Thèse soutenue

Le silence dans l'œuvre de Georges Perec

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Auteur / Autrice : Suwanna Dolparadorn
Direction : Christelle Reggiani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue française
Date : Soutenance le 03/07/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris)
Jury : Président / Présidente : Dominique Moncond'huy
Examinateurs / Examinatrices : Chiara Nannicini, Véronique Montémont
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Moncond'huy, Chiara Nannicini

Résumé

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Après la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, les mots semblent ne plus suffire pour désigner le réel. La littérature du XXe siècle invente alors un langage nouveau, qui tend vers le silence. C’est ainsi que, traumatisé par l’Histoire, Georges Perec se tourne vers une écriture du silence, manière pour lui de réfléchir au langage et à ses limites, et cette démarche est perceptible surtout dans Un homme qui dort, La Disparition et W ou le souvenir d’enfance. La première partie de cette thèse s’ouvre sur les définitions du silence, puis se propose d’examiner sa rhétorique et ses motivations, et enfin de traiter les divers aspects du blanc, l’équivalent visuel du silence. La deuxième partie se concentre quant à elle sur l’examen des techniques narratives servant à la mise en place d’une écriture du silence : les jeux de la narration liés à la présence ou l’absence du narrateur, le morcellement narratif où le silence réside à chaque arrêt, et le patchwork intertextuel dont les voix remplacent celle de l’auteur. La troisième partie aborde enfin la question de la quête autobiographique que Perec a menée de manière plus ou moins oblique. Les thèmes de l’étrangeté à soi et de l’oubli se présentent comme des éléments essentiels car c’est la perte de mémoire et d’identité qui entraîne une perte de la parole. Puisque l’écrivain ne peut pas témoigner de l’expérience concentrationnaire qu’il n’a pas vécue, il assimile cette histoire collective, écho de son histoire individuelle, à une histoire fictive. Enfin, l’écriture perecquienne est un travail de deuil : l’auteur se sert du silence comme thème et technique d’écriture pour parler de la disparition de la mère, victime de la Shoah.