Thèse soutenue

Nature et grâce chez saint Thomas d’Aquin : l’homme capable de Dieu

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Auteur / Autrice : Émilie De Vigouroux d’Arvieu
Direction : Olivier BoulnoisThierry-Dominique Humbrecht
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes médiévales
Date : Soutenance le 13/12/2019
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : LEM Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe Grellard
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Boulnois, Thierry-Dominique Humbrecht, Christophe Grellard, Pasquale Porro, Serge-Thomas Bonino
Rapporteurs / Rapporteuses : Pasquale Porro, Serge-Thomas Bonino

Mots clés

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Résumé

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La publication par Lubac de Surnaturel en 1946, en accusant l’ensemble des thomistes d’infidélité au maître sur la question des rapports entre nature et grâce, déclencha une controverse, avant que sa démonstration ne donne l’impression de s’imposer. Depuis les années 2000 pourtant, on assiste à une recrudescence d’études tentant d’infirmer sa thèse et de réhabiliter l’interprétation qui prédominait depuis Cajetan. Pour reprendre le problème, la seule méthode était une lecture intégrale et chronologique de l’œuvre thomasienne. Celle-ci permet d’établir que, pour Thomas, 1°la capacité naturelle à la grâce de l’homme n’est pas une puissance obédientielle ; 2°il y a un appétit naturel et inné de l’intellect pour cette vision ; 3°par conséquent, aucune autre fin ultime ou béatitude n’est envisageable pour lui en dehors de la vision de l’essence divine ; 4°celle-ci reste cependant gratuite du fait qu’elle est inaccessible aux facultés naturelles. Par-delà la polémique, il s’agit de voir comment s’articulent les relations entre la nature et la grâce, chez l’homme concret dans l’état d’innocence d’abord, puis dans l’état post-lapsaire, en examinant les conséquences du péché originel et la restauration apportée par la grâce du Christ, avant d’en étudier le déploiement dans l’articulation entre la foi et la raison. On peut ainsi mesurer l’originalité de l’anthropologie de l’Aquinate qui donne à la nature une consistance qu’elle n’avait pas chez Augustin, mais n’intègre Aristote qu’en le réinterprétant de manière radicale à la lumière de la révélation.