Thèse soutenue

Stéréotomie et vision artificielle pour la construction robotisée de structures maçonnées complexes

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Auteur / Autrice : Vianney Loing
Direction : Jean-François CaronRenaud Marlet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique
Date : Soutenance le 22/01/2019
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Navier (Paris-Est) - Laboratoire Navier / NAVIER UMR 8205
Jury : Président / Présidente : Antonella Mastrorilli
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Caron, Renaud Marlet, Diane Larlus, Olivier Baverel, Mathieu Aubry
Rapporteurs / Rapporteuses : Corentin Fivet, Vincent Lepetit

Résumé

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Ce travail de thèse s'inscrit dans le contexte du développement de la robotique dans la construction. On s’intéresse ici à la construction robotisée de structures maçonnées complexes en ayant recours à de la vision artificielle. La construction sans cintre étant un enjeu important en ce qui concerne la productivité sur un chantier et la quantité de déchets produits, nous explorons, à cet effet, les possibilités qu'offre la rigidité en flexion inhérente aux maçonneries topologiquement autobloquantes. La génération de ces dernières, classique dans le cas plan, est généralisée ici à la conception de structures courbes, à partir de maillages de quadrangles plans et de manière paramétrique, grâce aux logiciels Rhinoceros 3D / Grasshopper. Pour cela, nous proposons un ensemble d'inégalités à respecter afin que la structure obtenue soit effectivement topologiquement autobloquante. Ces inégalités permettent, par ailleurs, d'introduire un résultat nouveau ; à savoir qu'il est possible d'avoir un assemblage de blocs dans lequel chacun des blocs est topologiquement bloqué en translation, mais un sous-ensemble — constitué de plusieurs de ces blocs — ne l'est pas. Un prototype de maçonnerie à topologie autobloquante est finalement conçu. Sa conception repose sur une découpe des joints d'inclinaison variable qui permet de le construire sans cintre. En parallèle, nous abordons des aspects de vision artificielle robuste pour un environnement chantier, environnement complexe dans lequel les capteurs peuvent subir des chocs, être salis ou déplacés accidentellement. Le problème est d'estimer la position relative d'un bloc de maçonnerie par rapport à un bras robot, à partir de simples caméras 2D ne nécessitant pas d'étape de calibration. Notre approche repose sur l'utilisation de réseaux de neurones convolutifs de classification, entraînés à partir de centaines de milliers d'images synthétiques de l’ensemble bras robot + bloc, présentant des variations aléatoires en terme de dimensions et positions du bloc, textures, éclairage, etc, et ce afin que le robot puisse apprendre à repérer le bloc sans trop de biais d’environnement. La génération de ces images est réalisée grâce à Unreal Engine 4. Cette méthode permet la localisation du bloc par rapport au robot avec une précision millimétrique, sans utiliser une seule image réelle pour la phase d'apprentissage ; ce qui constitue un avantage certain puisque l'acquisition de données représentatives pour l'apprentissage est un processus long et fastidieux. Nous avons également construit une base de données riche, constituée d’environ 12000 images réelles contenant un robot et un bloc précisément localisés, permettant d’évaluer quantitativement notre approche et de la rendre comparable aux approches alternatives. Un démonstrateur réel intégrant un bras ABB IRB 120, des blocs parallélépipédiques et trois webcams a été mis en place pour démontrer la faisabilité de la méthode