Thèse soutenue

Derrière les barrières de Ceuta & Melilla : rapports sociaux de sexe, de race et colonialité du contrôle migratoire à la frontière maroco-espagnole

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Auteur / Autrice : Elsa Tyszler
Direction : Jane Freedman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 18/11/2019
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris-GTM
Jury : Président / Présidente : Adelina Miranda
Examinateurs / Examinatrices : Nora El Qadim
Rapporteurs / Rapporteuses : Mahamet Timera, Almudena Cortés

Résumé

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Ce travail de thèse s’intéresse au contrôle migratoire mis en œuvre à la frontière maroco-espagnole et à ses effets sur les personnes ciblées. Mettant en lumière les processus de minorisation des ressortissant-e-s d’Afrique centrale et de l’Ouest candidat-e-s à l’Europe, cette étude, basée sur une ethnographie multisituée menée aux échelles locale et micro-locale, amène à penser les rapports sociaux de sexe et de race en jeu dans les régimes migratoires en place. Elle tente de dénaturaliser les figures du « migrant subsaharien » et de la « migrante subsaharienne » pour dévoiler les processus qui se jouent derrière ces catégories racialisées et genrées, ancrées dans un contexte d’externalisation des frontières européennes, et de négociations permanentes entre l’UE, ses États membres (ici l’Espagne) et leurs alliés africains (ici le Maroc) pour la lutte contre l’immigration dite clandestine. Elle essaie également de décrypter et de mettre en perspective théorique les violences systémiques qui régissent cette situation de frontières militarisée, ainsi que les résistances qui y ont lieu. Elle amène alors à examiner la question suivante : comment comprendre l’institutionnalisation tacite du recours à la violence mortifère contre les labellisé-e-s « Subsahariens » à la frontière maroco-espagnole ? Pour répondre, il faut regarder de chaque côté de la frontière, mais aussi la considérer comme un ensemble ; confronter les points de vue des contrôleur-se-s et des contrôlé-e-s, appréhender le passé cristallisé dans le présent : penser la colonialité des politiques migratoires espagnoles, et au-delà, du régime européen des migrations.