Thèse soutenue

Orpaillage et dynamiques territoriales dans la province du Sanmatenga "le pays de l'or" au Burkina Faso

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Auteur / Autrice : Tongnoma Zongo
Direction : Géraud MagrinGeorges Compaore
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso)
Jury : Président / Présidente : Ousmane Nébié
Examinateurs / Examinatrices : Géraud Magrin, Georges Compaore
Rapporteurs / Rapporteuses : Padabo Kadouza, Jean-Fabien Steck

Résumé

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Les dynamiques territoriales de l’orpaillage restent un thème peu étudié par rapport aux dynamiques agricoles en Afrique. Pourtant depuis les années 1970-80, l’orpaillage s’y est développé pour faire face aux différentes crises affectant le milieu rural. L’augmentation du cours de l’or, l’évolution des techniques d’extraction, les politiques agricoles inefficaces et la forte demande de ce minerai sur le plan international sont les facteurs de la ruée vers le secteur de l’orpaillage. Cette situation nouvelle n’est pas sans conséquence sur l’économie rurale des pays miniers africains. Dans le cas du Burkina Faso, on assiste depuis une dizaine d’années à des profondes mutations socio-économiques liées à la pratique intensive de l’orpaillage. Cette activité occupe une grande partie des jeunes du pays. L’État burkinabé n’a qu’un contrôle très partiel de l’exploitation minière artisanale de l’or. À partir du cas de la province du Sanmatenga, au Centre Nord du pays, cette thèse tente de montrer que l’activité d’orpaillage qui apparaît depuis quelques années comme un moyen d’adaptation à la crise en milieu rural a des répercussions profondes sur les rapports des populations aux ressources et aux territoires. En effet, cette activité s’accompagne d’une part d’effets irréversibles sur l’environnement physique et humain dans ladite province (pollution, diminution de la main-d’œuvre agricole, travail des enfants, etc.). D’autre part, les effets positifs de l’orpaillage se manifestent par l’inversion des flux migratoires, urbanisation par le bas, le développement d’activités commerciales. On assiste depuis 2015 à une tentative de réorganiser l’activité d’orpaillage par la mise en place d’une agence publique. Malgré la mise en place de cette agence dénommée « Agence nationale d’encadrement et d’exploitation minière artisanale et semi-mécanisée » (ANEEMAS) l’État semble s’être effacé de la régulation de l’orpaillage. L’asymétrie des rapports de pouvoirs entre le pouvoir traditionnel et moderne qui caractérise l’activité engendre des tensions dans sa régulation. L’analyse des mutations liées à l’orpaillage s’appuie sur les données de terrain recueillies principalement à partir d’enquêtes qualitatives et quantitatives dans la province du Sanmatenga, plus précisément dans les sites de Sahouia, Sigri et Koutoula Yarcé concernées par notre recherche. Ainsi cette thèse s’articule autour de trois parties. La première partie traite des relations entre orpaillage et territoire burkinabé, héritages aux dynamiques contemporaines. La deuxième partie aborde les effets ambivalents de l’orpaillage et la troisième partie traite de la régulation et des rapports de pouvoir qui se construisent autour de l’activité orpaillage.