Francesco Crispi. La personnalisation de la politique entre l’Italie et la France
Auteur / Autrice : | Sara Trovalusci |
Direction : | Jean Garrigues, Massimo Baioni |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 08/03/2019 |
Etablissement(s) : | Orléans en cotutelle avec Università degli studi di Urbino Carlo Bo (Urbino, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pouvoirs, Lettres, Normes (Orléans ; 2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Fulvio Conti |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Brice, Elena Papadia |
Mots clés
Résumé
Cette thèse concerne les modalités de construction du mythe politique de Francesco Crispi et sa réception pendant les années 1876-1896.À la fin du XIXe siècle, alors que l’Italie est secouée par une grave crise économique et sociale dont les répercussions politiques conduisent à la naissance de courants antiparlementaires et à l’appel à un gouvernement “fort”, Francesco Crispi se présente comme la solution ultime pour sauver la nation en péril. Il propose un projet de gouvernement fort, personnel, qui fonde sa légitimité sur l’image du chef. Comme l’historiographie n’a pas manqué de le souligner, il s’agit d’un homme du XIXe siècle, député de la gauche parlementaire, puis président du Conseil d’un pays à suffrage limité ; ainsi, il incarne encore la figure traditionnelle du riche notable italien. Cependant il contribue à façonner un nouveau moyen de « faire » de la politique et, s’appuyant sur une extraordinaire capacité de fascination, il devient objet d’un véritable culte national. Le dernier chapitre est dédié à la France de la fin-de-siècle qui révèle de nombreux points de contact avec le cas italien : en particulier la redéfinition de la conception du leadership connaît un important développement grâce à la rapide ascension politique de Georges Boulanger. Revenir à Boulanger nous permet de raisonner de façon plus large sur la phase de construction du mythe de l’homme fort, et de retrouver aussi bien des répétitions contextuelles que des éléments constitutifs et des techniques partagées.La comparaison peut donc contribuer à l’analyse historique de la question du « leadership » politique et nous permet une réflexion plus large sur la complexité de la fin du siècle, où les transformations en acte rendent nécessaire la redéfinition du rapport entre politique et société.