Professionnalités de l’urbain et crises écologiques : politiser l’urbanisme et ses métiers par la reconnaissance de leur constellation mythologique
Auteur / Autrice : | Mathilde Girault |
Direction : | Guillaume Faburel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie, aménagement et urbanisme |
Date : | Soutenance le 11/06/2019 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) |
Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Soubeyran |
Examinateurs / Examinatrices : Viviane Claude, Isabelle Lefort | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Devisme, Sophie Van Neste |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les incertitudes écologiques, les doutes démocratiques et les complexités économiques et sociales, interpelleraient les ambitions de maîtrise, de planification et de prévisibilité de l’urbanisme. Les praticiens éprouveraient de plus en plus un sentiment d’inadaptation des savoirs embarqués par l’urbanisme pour saisir ces évolutions. Dès lors, ils s’engagent dans un renouvellement des savoirs dans leurs métiers, en convoquant d’autres registres de connaissances (disciplinaire, relationnel, coopératif, expérientiel...) selon des critères de pertinence subjectifs. Cette capacité à diversifier voire hybrider les savoirs dans les métiers est nommée professionnalité. Mais ces professionnalités sont freinées dans leurs réalisations par l’adhésion de l’urbanisme au projet politique de Modernité. En effet, en visant une émancipation collective par l’amélioration des connaissances, la Modernité ne reconnaît que la rationalité logico-formelle comme régime de délibération démocratique. Elle refoule tout arbitrage politique relevant d’un régime affectif, sensible, convictionnel, axiologique... Lorsqu’elle y est confrontée, la Modernité convoque des schèmes de penser mythologiques, car la portée atemporelle, universelle, structurante et familière du mythe lui permet de susciter facilement l’adhésion. Or, les crises écologiques font ressurgir les incertitudes et les refoulés, révélant ainsi une constellation mythologique de l’urbanisme avec le mythe de Prométhée, de Babel et d’Orphée. La connaissance des mythes de l’urbanisme est essentielle pour les professionnalités car ils délimitent des espaces d’expression échappant à la puissance reproductive de la Modernité.