Thèse soutenue

Rôle des zones humides alluviales dans la régulation des flux de nitrates et de carbone organique vers les eaux de surface à l'échelle des bassins versants
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Auteur / Autrice : Clément Fabre
Direction : José Miguel Sanchez-PérezMagali Gerino
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie Fonctionnelle
Date : Soutenance le 07/10/2019
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Écologie fonctionnelle et environnement (Toulouse ; 2007-2023)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Probst
Examinateurs / Examinatrices : José Miguel Sanchez-Pérez, Magali Gerino, Olivier Atteia, Josette Garnier
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Atteia, Josette Garnier

Mots clés

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Résumé

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La pollution des eaux de surface par les nitrates sous la pression de l’intensification des activités agricoles et des rejets urbains et industriels reste encore aujourd’hui une problématique mondiale. La dénitrification est le seul processus d’élimination des nitrates qui se produit majoritairement dans les zones humides et favorise une diminution de la concentration en nitrates depuis les zones agricoles vers les rivières et les fleuves. Le processus de dénitrification nécessite du carbone organique qui peut venir à la fois des sols et de la matière organique produite in-situ dans ces zones humides alluviales ainsi que de la rivière. Les zones humides alluviales sont des zones humides très actives du point de vue de la dénitrification. La dénitrification dans ces zones humides alluviales fluctue dans le temps en fonction du cycle hydrologique et de la disponibilité en carbone organique et en nitrate. Alors que le processus de dénitrification dans les zones humides alluviales est bien connu et détaillé, l’impact de ce processus d’élimination sur les flux exportés aux océans à l’échelle des bassins versants est difficile à appréhender car hautement variable dans le temps et l’espace. De meilleures compréhensions et estimations du rôle de la dénitrification dans les zones humides alluviales au pas de temps journalier sont nécessaires afin de faire ressortir son effet prépondérant dans la régulation des nitrates à l’échelle d'un bassin versant. Ainsi, les objectifs de ce travail sont 1) de mieux comprendre et d’estimer les flux de carbone organique au pas de temps journalier, un des moteurs essentiels de la dénitrification, 2) d’estimer le rôle de la dénitrification dans les zones humides alluviales sur des bassins versants contrastés d’un point de vue de la disponibilité de carbone organique et de nitrate, 3) d’ouvrir vers une généralisation de cette méthode pour quantifier les flux de nitrate aux océans à l'échelle globale et le rôle des zones humides alluviales sur ces derniers. A l'aide de données éparses à travers le monde provenant de différentes bases de données, nous avons pu mettre en évidence des équations simples permettant de simuler les flux de carbone organique transportés par les fleuves. Puis, avec un modèle intégrant les échanges nappes-rivière, adapté du modèle SWAT ainsi que des données de télédétection, nous nous sommes concentrés sur les interactions entre cycles de l'azote et du carbone dans les zones humides alluviales via la dénitrification sur trois bassins versants contrastés : l’Amazone pour les zones tropicales, la Garonne pour les zones tempérées et l’Ienisseï en Sibérie pour les zones froides. Ce travail démontre l’hétérogénéité de la dénitrification à l’échelle de bassins versants contrastés. Nous avons pu démontrer que la dénitrification par les zones humides alluviales s’élève à hauteur de 73,0 kgN/ha/an pour l’Amazone, 4,5 kgN/ha/an pour la Garonne et 0,7 kgN/ha/an pour l’Ienissei. Ainsi, nous pouvons démontrer que les bassins versants pour des conditions pédo-climatiques et d’anthropisation différentes renvoient des dénitrifications très différentes dues à la température ou à la disponibilité des réactifs. Enfin, dans le but de généraliser cette méthode à l’échelle globale, nous avons établi une approche de prédiction des flux de nitrates transportés par les fleuves à l’aide d’une équation simple et de paramètres environnementaux faciles à obtenir afin d’exporter nos résultats sur l’ensemble des fleuves de la planète