Thèse soutenue

Facteurs extrinsèques et intrinsèques qui influencent le biais de positivité mnésique dans le vieillissement

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Auteur / Autrice : Kylee Tamera Ramdeen
Direction : Pascal HotPatrick Davidson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 10/12/2019
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Université d'Ottawa
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
Jury : Président / Présidente : Kathryn Trevenen
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Hot, Michel Guerraz, Sylvain Gagnon
Rapporteurs / Rapporteuses : Signy Sheldon, Elizabeth A. Kensinger

Résumé

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On se rappelle plus souvent de nos expériences émotionnelles que de celles qui sont plutôt neutres. Chez les jeunes adultes, l’information négative est particulièrement importante. Mais un changement intéressant a lieu au cours du vieillissement : Les personnes âgées plus se rappeler des informations positives que négatives. Ce biais de positivité mnésique est souvent observé dans la littérature et expliqué par des changements en perspective de temps et de motivation (i.e., la Théorie de sélectivité socioémotionnelle). Cependant, peu d’études prennent en compte les interactions fondamentales entre la mémoire et l’émotion qui pourraient influencer ce biais de positivité. Dans cette thèse, j’évalue si certains facteurs qui sont en partie indépendants des processus de vieillissement (i.e., le lien sémantique et la saillance relative, étude1; l’humeur, études 2-4), influencent la présence et puissance du biais de positivité mnésique. Dans toutes les études de thèse, la mémoire est mesurée en utilisant un test de rappel libre immédiat avec des images positives, négatives, et neutres. Dans l’étude 1, je manipule le lien sémantique (i.e., le niveau de regroupements thématiques entre les images d’une même catégorie) et la saillance relative (i.e., le traitement d’une catégorie d’images en parallèle ou en isolation des autres) des images pour démontrer que ces deux facteurs peuvent expliquer entièrement la mémoire émotionnelle chez les personnes âgées. Le traitement par saillance des images positives relative aux autres est nécessaire pour produire un biais de positivité chez les personnes âgées, ce qui disparaît complètement quand la saillance des images positives est éliminée. Dans les études suivantes, j’ai donc encouragé le traitement par saillance des items pour augmenter les chances d’observer un biais de positivité ainsi que ses interactions avec l’humeur. Dans l’étude 2, j’examine si des différences d’humeur prédisent des différences en biais émotionnel mnésique chez les jeunes adultes et personnes âgées en utilisant une manipulation d’humeur par vidéo, validée dans une étude pilote. Dans l’étude 3 et 4, j’examine les effets de l’humeur sur le biais de positivité en réduisant des facteurs liés spécifiquement au vieillissement, en évaluant que des jeunes adultes. Cela sert à éliminer des effets inattendus qui pourraient exister entre les groupes d’âges (i.e., liés au changements et déclins neurocognitifs), pour étudier l’effet de l’humeur sur le biais de positivité. Dans l’étude 3, j’utilise une tâche d’amorçage écrite pour manipuler l’humeur et la perspective de temps des jeunes adultes. Dans l’étude 4, je compare des différences d’humeur qui pourraient varier naturellement entre deux groupes de jeunes adultes : des étudiants universitaires et des non-étudiants. Les manipulations d’humeurs expérimentales n’ont peu d’effet sur la présence du biais de négativité chez les jeunes adultes (études 2 et 3), et influence qu’en partie l’avantage mnésique pour les images positives contre neutres chez les personnes âgées (étude 2). Les jeunes adultes non-étudiants démontrent une préférence mnésique pour les images positives qui est différente de celle chez les étudiants, mais ceci n’est pas attribué directement à des différences d’humeur (étude 4). Compte tenu des résultats, je conclus que le biais de positivité mnésique dans le vieillissement reflète un avantage temporaire pour l’information positive qui n’est ni permanent ni irréversible. Ce biais semble varier en partie sur le contexte d’apprentissage (i.e., le lien sémantique et la saillance), l’humeur, et le groupe référentiel de jeunes adultes. Ceci influence comment nous définissons et étudions le biais de positivité mnésique dans des études futures sur le vieillissement.