Le "faire famille" au Liban : récit d'une enquête ethnographique par apparentement
Auteur / Autrice : | Cecile Villeneuve |
Direction : | Aïda Kanafani-Zahar |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance le 04/12/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Mohammed Hocine Benkheira |
Examinateurs / Examinatrices : Mohammed Hocine Benkheira, Édouard Conte, Laurent S. Barry, Marie-Luce Gélard, Béatrice Lecestre-Rollier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Claude Najm, Édouard Conte |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail se propose d’analyser des « faits de parenté » dans le contexte pluriconfessionnel libanais. Il s’agit de se demander, de quelle manière, sur ce territoire restreint où la question du statut personnel est du ressort de chaque communauté religieuse, la question de la filiation s’articule-t-elle avec le religieux, le social ou le communautaire ? Est-ce que la pluralité des modes d’établissement de la filiation fait coexister plusieurs modèles familiaux ou à l’inverse, les familles libanaises partagent-elles un éthos commun sur la manière de « faire famille » ? Le premier axe concerne la question des enfants abandonnés. En nous donnant accès à ses archives, l’une des plus anciennes congrégations religieuses de Beyrouth nous a autorisées à recueillir et à analyser des données sur un siècle d’activité (1852-1953). Il s’agit alors de saisir comment la question de la désaffiliation, celles du placement des enfants et de l’adoption ont été traitées dans ce contexte historique et géographique particulier : celui d’un territoire qui est passé de la domination ottomane à celle de l’indépendance en passant sous mandat français où les frontières ont été redessinées. Ces informations nous renseignent sur une aire géographique et culturelle où il y a peu de connaissances sur le sujet. Le second axe se poursuit par une observation sur la quête des origines et ses effets : retrouvailles, « renouages » ou création de liens avec la famille d’origine. Les éléments biographiques ouvrent la discussion sur la question de la place de l’auteur à la fois auteur-chercheur, objet de sa recherche. Le récit de ce parcours vise à s’inscrire au croisement de l’ethnographie réflexive et de l’anthropologie de la parenté. Nous l’avons qualifié d’enquête « par apparentement », pour désigner une posture qui s’inscrit au-delà du double mouvement de « familiarisation » et de « distanciation ».