Thèse soutenue

Effet de la diversification spatiale et temporelle des cultures à l’échelle du paysage agricole sur le biocontrôle et les ravageurs de culture

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Auteur / Autrice : Eva Thomine
Direction : Nicolas Desneux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des interactions et écologie
Date : Soutenance le 17/09/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Institut Sophia Agrobiotech (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) - Institut Sophia Agrobiotech [Sophia Antipolis] / ISA
Jury : Président / Présidente : Claire Lavigne
Examinateurs / Examinatrices : Claire Lavigne, Philippe Jeanneret, Jérôme Moreau, Adrien Rusch, Enric Frago
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Jeanneret, Jérôme Moreau

Résumé

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L’uniformisation du schéma agricole a eu pour conséquence une perte significative de la biodiversité des insectes utiles en agriculture. La diversification des plantes a de nombreux avantages agronomiques, notamment celui d’augmenter la présence d’ennemis naturels au champ en leur fournissant des sources diversifiées de nourriture. A l’échelle du paysage, la préservation des zones naturelles est un levier très efficace dans le maintien des ennemis naturels et le biocontrôle. Cette efficacité étant parfois contestée et difficilement gérable par les agriculteurs, lors de cette thèse j’ai étudié les effets de la diversification des cultures, dans l’espace et dans le temps, sur l’abondance des ennemis naturels, leur mouvement, et le service de biocontrôle. Dans une première partie, je pose la question de la faisabilité économique et sociale de systèmes agricoles basés sur une diversité culturale accrue. Il s’ensuit une seconde partie constituée de 4 chapitres mettant en application la question à 4 échelles de complexité croissante. Le premier chapitre pose la question de l’effet de la diversification des cultures, dans l’espace et le temps, à l’échelle de l’individu (Harmonia axyridis) sur le biocontrôle de plusieurs espèces pucerons, le spill-over et l’abondance du prédateur. Le chapitre 2 étudie l’effet de la diversification des cultures dans l’espace et le temps, à l’échelle d’une population du prédateur omnivore, Nesidiocoris tenuis, sur sa dynamique de population, son spill-over, et sur son service de biocontrôle d’œufs de lépidoptères (en condition contrôlée sous serre). Le chapitre 3 décrit des expérimentations mises en place à l’échelle du champ permettant de comprendre les effets de la diversité spatiale et temporelle des plantes cultivées sur des populations et les mouvements d’ennemis naturels et ravageurs spontanément présents en environnement agricole. Enfin, le chapitre 4 s’intéresse aux effets de la diversité des plantes cultivées à l’échelle d’une région, en Chine, sur l’abondance d’ennemis naturels et de pucerons en champs de coton et de blé. Les résultats à l’échelle du laboratoire et de la serre montrent que les individus et les populations d’ennemis naturels sont fortement impactés par la nature de la plante à laquelle ils sont exposés. En effet, la croissance des populations résultait de l’effet combiné des plantes testées en monoculture. Cependant le spill-over et le biocontrôle ont été plus fortement stimulés en polyculture. En champ, le spill-over des coccinelles et des chrysopes était plus important en polyculture. De surcroit, les populations de ravageurs et d’ennemis naturels étaient plus fortement corrélées en polyculture qu’en monoculture ; dans certains cas le biocontrôle s’est avéré plus important en polyculture. Enfin, à l’échelle du paysage, la diversité des cultures avait un effet positif sur les coccinelles et négatif pour les pucerons. De plus, les champs cultivés de petite taille étaient positifs pour le maintien des chrysopes dans les champs cultivés. L’ensemble de ces résultats montrent donc que l’augmentation de la diversité des plantes cultivées, ainsi que la réduction de la taille des champs cultivés, peuvent permettre une augmentation des mouvements des ennemis naturels entre les champs, ainsi qu’un accroissement des services de biocontrôle.