Thèse soutenue

La subjectivité dans les méthodes quantitatives. Une étude des pratiques en Sciences de Gestion

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Philippe Luu
Direction : Élisabeth Walliser
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 19/12/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Groupe de recherche en management (Nice)
Jury : Président / Présidente : Aude Deville
Examinateurs / Examinatrices : Élisabeth Walliser, Aude Deville, Yves Mard, Stéphanie Chatelain-Ponroy
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Mard, Stéphanie Chatelain-Ponroy

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

En sciences de gestion, les méthodes quantitatives véhiculent deux idées reçues. Tout d’abord, elles désignent de manière quasi exclusive les méthodes statistiques causales. L’utilisation de ces dernières est ensuite perçue comme un indiscutable garant d’objectivité. Notre travail cherche à nuancer ces deux points et plus particulièrement la question de l’objectivité. Les méthodes quantitatives s’inscrivent en général dans le paradigme post-positiviste, où tendre vers l’objectivité consiste à contrôler au mieux les conditions dans lesquelles la recherche est réalisée. L’objectivité scientifique présente une double dimension : une dimension individuelle propre au chercheur et une dimension collective basée sur le regard de la communauté. L’objectif de notre recherche est de montrer comment la subjectivité intervient dans chacune des étapes d’un design de recherche quantitatif. Notre méthodologie s’appuie sur une étude de cas exploratoire réalisée dans un laboratoire en sciences de gestion et l’observation participante d’un ingénieur statisticien sur une période de 10 ans. Les unités d’étude considérées sont 24 papiers co-écrits par l’observateur participant durant cette période. Nos résultats indiquent, d’une part, que la définition des méthodes quantitatives peut potentiellement être élargie : les simulations informatiques ou les procédures d’optimisation numérique peuvent par exemple être incluses, sans qu’il s’agisse de techniques causales ou même statistiques. D’autre part, nos résultats illustrent l’omniprésence de la subjectivité dans de nombreuses techniques quantitatives, y compris statistiques. Lors du traitement de données, des options multiples se présentent au chercheur à chacune des étapes suivantes : au niveau de l’opérationnalisation des concepts, lors de la collecte des données, durant la préparation de l’échantillon et tout au long du paramétrage de l’analyse. La présence de nombreux arbitrages implique une grande variabilité dans les résultats d’une étude. L’intérêt de notre travail est d’augmenter l’espoir d’atteindre une objectivité maximale et collective en présentant les points que le chercheur doit documenter avec soin. Notre incitation à la transparence rejoint les recommandations mentionnées par la littérature pour répondre à la crise de la reproductibilité des travaux scientifiques qui touche à l’heure actuelle toutes les disciplines.