Thèse soutenue

Modèle tectono-métallogénique des gisements d’uranium de la zone de Kiggavik, Nunavut, Canada

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Auteur / Autrice : Alexis Grare
Direction : Olivier Lacombe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre
Date : Soutenance le 18/01/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre de Paris (2009-....)
Jury : Président / Présidente : Loïc Labrousse
Examinateurs / Examinatrices : Antonio Benedicto, Julien Mercadier, Gilbert Stein, Anna Travé
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Chauvet, Kathryn Bethune

Résumé

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Les bassins Paléo- à Mésoproterozoiques (1750-1500 Ma) de l’Athabasca (Saskatchewan) et du Thelon (Nunavut), ainsi que le socle sous-jacent, présentent des gisements d’uranium de classe mondiale. Néanmoins, malgré son fort potentiel exploratoire, le bassin du Thelon, moins accessible, a été bien moins étudié à ce jour. La zone de Kiggavik, sur la bordure Est de ce bassin, a été intensément explorée par AREVA Resources Canada (ARC) jusqu’en 2016 ; elle abrite des minéralisations à uranium économiquement importantes, présentant un contrôle clair par la fracturation. Préciser la genèse, le contrôle structural et la chronologie de ces minéralisations est crucial pour comprendre le développement et la localisation de ces gisements, et par conséquent pour améliorer les stratégies d’exploration dans ce district. Ce travail de thèse se focalise sur l’étude du réseau complexe et polyphasé de fractures et de failles associé aux minéralisations à uranium dans la zone de Kiggavik. Il consiste en une étude multi-échelle intégrée combinant des analyses méso- à microstructurales sur le terrain et sur carottes de forages avec des analyses pétrologiques, géochimiques et géochronologiques. Les données géophysiques et géologiques sur le prospect de Contact récemment découvert, mais aussi celles provenant des autres gisements et prospects de la zone, ont permis de construire un modèle tectono-métallogénique multi-stade à l’échelle de la zone de Kiggavik. Nos résultats montrent que les failles majeures de directions ENE-WSW et NE-SW ont été préalablement formées durant les orogenèses Thelon-Taltson (2100-1900 Ma) et Trans-Hudson (1900-1800 Ma) ; ces failles ont été minéralisées en uranium à quatre stades : U0, U1, U2 et U3, chacun présentant des caractéristiques distincts en terme de fracturation, altération et minéralisation. La minéralisation U0 est interprétée comme étant d’origine magmatique, se déroulant à ~1830 Ma ; elle est liée à une micro-bréchification de la roche encaissante, qui présente une très faible altération. Cet événement tectonique s’est déroulé sous une contrainte encore mal contrainte, avec un raccourcissement de direction WSW-ENE. Cette minéralisation est suivie par un événement tectonique à ~1750 Ma qui a entrainé une forte bréchification siliceuse associée à une hématisation pervasive de la roche encaissante. Cette événement est antérieur au dépôt de la formation du Thelon et est d’origine magmatique-épithermale. Il a entrainé une silicification pervasive des failles précédemment formées, donnant naissance à la « Quartz Breccia » qui a compartimentalisé les événements de fracturation qui ont suivi, contrôlant les fluides minéralisateurs en agissant comme une barrière. Le stade de fracturation-minéralisation U0 et l’événement silicifiant reflètent l’importance des événements pré-Thelon en lien avec le magmatisme du groupe de Baker Lake, dans le contrôle de la fracturation et des circulations de fluides postérieures, et par conséquent de la localisation des minéralisations à uranium. U1, U2 et U3 sont postérieures au dépôt de la formation du Thelon : U1 et U2 sont deux minéralisations de type discordance, associées à des stades de fracturation qui se sont produit en réponse à un σ1 de direction WNW-ESE et σ3 de direction NNE-SSW; et à un σ1 de direction NE-SW et σ3 de direction NW-SE, respectivement. U1 et U2 se sont formées entre ~1500 et 1300 Ma et sont liées à la circulation de saumures diagénétiques porteuses d’uranium venant de la formation du Thelon. Postérieurement à U1 et U2, mais antérieurement à la mise en place des dykes de MacKenzie (1267 Ma), une contrainte extensive NE-SW a causé le décalage normal-dextre des corps minéralisés précédemment formés, via la réactivation de failles de directions NNW-SSE et E-W. Cet événement de fracturation a entrainé la circulation de fluides chauds, acides qui ont provoqué la désilicification et l’illitisation de la roche encaissante et à la déstabilisation des oxydes [...]