Thèse soutenue

Mesure de la maturité numérique des acteurs du secteur bancaire, dans une perspective de transformation digitale

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : David Fayon
Direction : Valérie Fernandez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 27/11/2018
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Télécom Paris (Palaiseau ; 1977-....)
Laboratoire : Institut interdisciplinaire de l'innovation (Paris)
Jury : Président / Présidente : Sébastien Tran
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Fautrero, Thomas Houy
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Bidan, Bérangère L. Szostak

Résumé

FR  |  
EN

La banque est un secteur en première ligne de la transformation digitale et se classe en 4e position des secteurs les plus transformés numériquement derrière les technologies de l’information et de la communication, les médias et les services professionnels (Gandhi & al, 2016). En outre, l’explosion des données et le besoin de traitement en temps réel est un défi pour les acteurs pour répondre ou anticiper les besoins des clients. En ce sens, la transformation digitale des banques est emblématique des opportunités et des risques de notre société numérique.Les études tendent à prouver que la performance digitale reflète la performance économique de l’entreprise (Accenture, 2016b). Il devient dès lors d’autant plus important d’effectuer sa transformation digitale pour rester ou devenir une banque performante d’autant plus que la mortalité moyenne des multinationales n’est que de 40 ans (Schatt, 2014).Le préalable à l’analyse peut résider dans la connaissance, par les banques, de leur maturité numérique actuelle.Le modèle développé dans cette thèse s’inscrit dans cette perspective et vise à souligner les forces d’un acteur bancaire et ses points perfectibles pour, dans une perspective opératoire, alimenter la stratégie de transformation des entreprises du secteur. Le point de départ en est une méthode de mesure de maturité numérique de toute organisation (Fayon, Tartar, 2014) qui a été approfondie dans le cadre de ce travail de thèse. La réflexion a été conduite relativement aux tendances structurantes de la transformation digitale, et à un centrage sur le cas du secteur bancaire. Elle s’est nourrie des travaux académiques relatifs au changement de paradigme porté par les technologies numériques et à ceux relatifs au design organisationnel entre autres. Deux enquêtes (l’une sur la banque du futur ; l’autre sur les attentes des générations en matière de service bancaire) et un PoC réalisé dans le cadre du paiement sans contact sur smartphone à La Poste, ont nourri la réflexion pour enrichir notre modèle initial de mesure de la maturité numérique.Pour bâtir le modèle, nous avons fait le choix de nous baser principalement sur les travaux existants dans les deux domaines au cœur de la transformation digitale, d’une part les systèmes d’information où de nombreux outils méthodologiques ont été développés (CMMI, ITIL, CobiT, etc.) et d’autre part le marketing. Chacun des indicateurs du modèle initial a été challengé en s’appuyant sur la littérature dans le domaine ainsi que sur un corpus de données élaboré pour ce travail de thèse.La portée de cette mesure est de deux ordres. Le résultat peut permettre, pour les décideurs qui s’en saisissent – typiquement les acteurs de la transformation digitale (Comex, CDO, Directeur du SI, Directeur marketing) –, d’alimenter la stratégie de transformation digitale de l’acteur considéré (grâce au calcul de la maturité des leviers identifiés et globalement de la banque pour mettre en exergue ses forces et ses faiblesses). Mais cette mesure peut avoir également une portée performative. Elle peut permettre en effet, comme pour tous dispositifs de mesure, de donner un état « objectivé » mais également « objectivant » du niveau atteint par chacun des indicateurs et accompagner dès lors un processus réflexif de transformation digitale.Un certain nombre de limites sont inhérentes à ce travail de thèse, dans sa dimension instrumentale notamment. La cohérence interne du modèle, bien que mise à l’épreuve de différentes démarches analytiques et tests, n’est pas exempte, par construction, d’une part d’arbitraire. La pertinence du modèle, si elle a pu être testée partiellement à l’aune de cas d’entreprise, reste soumise à l’épreuve de la généralisation. Par ailleurs, le caractère évolutif des technologies numériques et des changements sociétaux associés, pourront faire perdre de l’acuité à certains indicateurs. Mais la dimension intrinsèquement performative du modèle pourrait demeurer.