Thèse soutenue

L'accès - ou le non-accès - à la protection des mineur.e.s isolé.e.s en situation de migration : l'évaluation de la minorité et de l'isolement ou la mise à l'épreuve de la crédibilité narrative, comportementale et physique des mineur.e.s isolé.e.s
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Auteur / Autrice : Noémie Paté
Direction : Élisabeth Claverie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 17/12/2018
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Dodier
Examinateurs / Examinatrices : Élisabeth Claverie, Nicolas Dodier, Laëtitia Atlani-Duault, Milena Jakšić, Carolina Kobelinsky, Daniel Senovilla Hernández
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Dodier, Laëtitia Atlani-Duault

Résumé

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Cette thèse cherche à comprendre comment les mineur.e.s isolé.e.s en situation de migration, arrivé.e.s sans représentant légal sur le territoire français, peuvent bénéficier de la protection de l’enfance. Arrivé.e.s sur la scène de l’évaluation de la minorité et de l’isolement, ces jeunes migrant.e.s sont soumis.e.s à une épreuve de crédibilité narrative, comportementale et physique : ils ou elles doivent dévoiler leurs récits, leurs corps et leurs expressions non verbales en restant à tout prix un « enfant » aux yeux de ceux qui les jugent. Plusieurs questions sont alors posées : comment se construit le jugement de l’âge ? comment se forment les décisions de classement entre les « vrais » et les « faux » mineurs ? comment les acteurs de la protection de l’enfance sont-ils amenés à mobiliser des arguments, critères et justifications qui mènent à des pratiques de « gestion migratoire » ? Pour étudier les pratiques du jugement dans ce contexte d’incertitude qu’est l’évaluation de la minorité et de l’isolement, je propose donc une analyse de la sphère interne institutionnelle. A partir d’une enquête de terrain réalisée entre octobre 2014 et novembre 2016, d’abord dans un lieu d’évaluation de la minorité et de l’isolement géré par l’association France terre d’asile en région parisienne, puis auprès des différents acteurs de la « distribution » de la protection dans différents départements parisiens, et enfin autour de deux campements urbains auto-gérés par des migrant.e.s, cette thèse interroge, en étudiant le « quotidien » de l’institution, la façon dont les mineur.e.s isolé.e.s sont jugé.e.s, étiqueté.e.s et sélectionné.e.s avant d’avoir accès – ou non – à la protection de l’enfance.