Thèse soutenue

Farandoles et jazz-parties des animaux : étude du "Bestiaire" dans l'oeuvre de Boris Vian

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Auteur / Autrice : Allison Durand
Direction : Guy Lavorel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 11/06/2018
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Leplâtre
Examinateurs / Examinatrices : Guy Lavorel, Olivier Leplâtre, Sylviane Coyault, Jean Pruvost, Nicole Bertolt
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylviane Coyault, Jean Pruvost

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’animal, c’est d’abord un mouvement, une animation. Chez Vian celle-ci se présente sous bien des formes, comme dans les dessins animés. Dans son œuvre, réels ou fictifs, issus de l’imagination confinant aux êtres hybrides et aux monstres, les animaux prennent vie, partageant régulièrement les événements de l’existence des personnages humains. Avec eux le lecteur est pris dans une farandole d’animaux, allant des surprises-parties à la maladie et à la mort. Compagnons, ils vont jusqu’à acquérir le statut de personnage, adoptant même des caractéristiques et comportements propres aux hommes… Ils sont à la fois matière de l’œuvre et son langage, des « animots », à l’origine du jeu et du canular, parfois jusqu’au burlesque. Nonobstant ils révèlent une observation, une connaissance scientifique chère à l’ingénieur de l’Afnor, qui rejette cependant la norme par l’invention multiple de néologismes, de calembours et d’images. Il fait « swinguer la langue », sur un air éclaté par le rythme du jazz, poussant ainsi à bouts rimés bien des conventions, sans aller tout à fait jusqu’au surréalisme et à l’Oulipo de l’ami Raymond Queneau. Le satrape Vian est plein de fantaisie….Sa gidouille devient corne d’abondance animalière. Fable nouvelle ? Les ani-maux parlent du monde, en révèlent les cruautés et violences : monde en guerre, racisme, sadisme. De là s’installe un langage allant jusqu’à l’absurde, qui tourne à vide. Néanmoins, la poésie, comme un coup d’éclat, instant magique, traduit une innocence enfantine sur la beauté du monde, parmi lequel les animaux règnent. Ultime provocation ? En fait Vian révèle constamment à travers les animaux le paradoxe de l’homme et de l’œuvre. Entre une farandole gaie et un rythme de jazz hérité des hommes noirs, il est partagé entre un cri de bête écorchée et un chant éphémère, comme un « baiser d’escargot ». Avec ce cri qui résonne sur la toile, ou sur sa trompinette, Vian imprime sa patte à tous les arts et en voulant mettre des mots à travers les « animots/animaux », il louvoie entre un homme de feinte et un créateur de fiction.