Thèse soutenue

Santé psychologique au travail des femmes avec un passé de cancer du sein : une approche comparative et dyadique

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Auteur / Autrice : Marie Saramago
Direction : Fabienne Lemétayer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 10/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Adaptation, mesure et évaluation en santé. Approches interdisciplinaires
Jury : Président / Présidente : Francis Guillemin
Examinateurs / Examinatrices : Fabienne Lemétayer, Véronique Christophe, Anne-Marie Étienne
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Christophe, Anne-Marie Étienne

Mots clés

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Résumé

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Introduction : L’augmentation croissante de la survie après un cancer du sein conduit de plus en plus à accompagner ces femmes vers un retour à la vie active. Ce travail de thèse vise un double objectif. Il s’agira tout d’abord d’étudier la santé mentale au travail des femmes ayant un passé de cancer du sein en ayant recours à une approche comparative avec un groupe contrôle. Plus spécifiquement, nous tenterons de mettre à jour les stresseurs influant sur le burnout d’une part et les ressources impactant le bien-être psychologique au travail d’autre part. Le second objectif s’intéresse au couple et à la santé mentale au travail de chacun de ses membres en ayant recours à une approche dyadique et comparative.Méthode : Au total, 308 personnes ont été interrogées (88 femmes avec un passé de cancer du sein et 20 conjoints ; 100 femmes sans passé de cancer et leur conjoint). Tous ont complété des mesures évaluant leur santé mentale au travail (burnout et bien-être psychologique au travail), leurs ressources personnelles et relatives au travail (auto-efficacité, optimisme, expressivité émotionnelle, détachement psychologique du travail), des stresseurs (charge de travail, conflit vie professionnelle vie privée), leurs manifestations anxio-dépressives, leur satisfaction de vie et leur satisfaction de leur relation de couple. Résultats : Les résultats de la première étude ont montré que les femmes avec un passé de cancer ont des scores de burnout plus élevés que les femmes n’ayant pas ce vécu. Pour autant, ces scores se sont révélés en deçà des seuils critiques pour les deux groupes. Par ailleurs, cette première étude a permis d’identifier un effet modérateur des manifestations anxieuses sur la relation entre le conflit vie professionnelle-vie privée et le burnout dans le groupe clinique. Dans ce même groupe, et comparativement au groupe contrôle, la deuxième étude a permis de mettre à jour le sentiment d’efficacité personnelle comme la variable ressource la plus prédictive du bien-être psychologique au travail global et de ses composantes. Par ailleurs, la troisième étude a permis de montrer l’effet médiateur du sentiment d’appartenance à son environnement professionnel qui protègerait le groupe clinique de l’impact de la charge de travail sur le burnout. Enfin, dans les deux dernières études, et contre toutes attentes, les analyses causales auprès des couples des deux groupes ont révélé une sensibilité accrue du conjoint dont la compagne a été concernée par un cancer à sa satisfaction de sa relation de couple, ainsi qu’une influence tant au niveau de la détresse émotionnelle que des ressources de sa compagne sur sa santé mentale au travail.Conclusion : En contexte professionnel, les femmes ayant un passé de cancer du sein de ce travail de thèse se sont révélées en capacité de mobiliser des ressources pour se protéger du burnout et pour promouvoir et entretenir leur bien-être au travail. En revanche, leurs conjoints sont apparus plus sensibles à la situation de leur couple et aux signaux de leur compagne. Des recommandations en termes d’accompagnement du couple, durant la période de l’après-annonce de la rémission, seront discutées et suggérées.