Thèse soutenue

L'informatique, outil et médium du peintre, vers une pratique du « lâcher-prise »

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Auteur / Autrice : Elsa Ayache
Direction : Hélène Sorbé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (Histoire, Théorie, Pratique)
Date : Soutenance le 18/10/2018
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Germain Roesz
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Sorbé, Anna Guilló, Pierre Baumann, Antoine Moreau
Rapporteurs / Rapporteuses : Germain Roesz, Anna Guilló

Résumé

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Je n’ai pas de rapport serein à la peinture. Si elle constitue un espace d’expression et d’appartenance à soi-même sans limites, j’appréhende l’immensité de cet espace. Où aller ? De quelle manière ? Comment surmonter les hésitations ? Comment être sûre de prendre les bonnes décisions ? Quelle piste ou quelle exploration privilégier ? La pratique de la peinture relève d’une immersion. Au sein de l'atelier, au cœur du travail du peintre, se jouent de multiples opérations plastiques et mentales spécifiques. Une dynamique est en jeu, celle d’une marche vers de nouveaux possibles au sein de laquelle s’intercalent des choix et des prises de risque. C'est ici, dans cette tension entre ce qui n'est pas anticipé et ce qui tente de se déterminer que mon travail pictural existe. Comme il est fait d’errances, d’expériences, d’avancées mais aussi de pannes, j’ai souhaité m’attacher à l’étude des difficultés inhérentes au travail de peintre. Quelles en sont les causes ? Comment les processus créatifs sont-ils impactés et quelles remédiations peuvent-elles être envisagées de la part des artistes ? L’hypothèse de cette thèse est que l’informatique constitue une réponse possible à la recherche de lâcher-prise de l’artiste dans sa pratique picturale. Si la photographie, le cinéma, ou la vidéo ont chacun, à un moment donné de leur histoire, interrogé leurs relations à la peinture, qu’en est-il aujourd’hui pour l'informatique ? Comment informatique et peinture partagent-elles leur contemporanéité au sein de la création artistique ? Comment y dialoguent-elles ? Sous quels angles l’informatique soulage-t-elle le peintre et peut-elle conduire à une forme de lâcher-prise ? Dans la perspective où « la » peinture échappe aujourd’hui à toute tentative de définition exhaustive, nous verrons comment l'informatique appréhendée comme outil mais aussi comme médium du peintre poussera à reconnaître la présence renouvelée, écartelée mais flagrante de la peinture sur de nouveaux supports et à la définir comme immatérielle et dynamique. Les expériences menées au sein de mon travail artistique ainsi que les enquêtes de terrain menées auprès d’artistes peintres exploitant l’informatique nous amèneront à élargir notre compréhension du lâcher-prise mais aussi à éprouver les limites de l’alliance technique.