La cinécriture d'Agnès Varda : pictura et poesis
Auteur / Autrice : | Nathalie Mauffrey |
Direction : | Claude Viot-Murcia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire et sémiologie du texte et de l'image |
Date : | Soutenance le 19/10/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Jacqueline Nacache |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Cléder | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Amiel, Dork Zabunyan |
Mots clés
Résumé
Cette thèse est née d’une volonté de comprendre la sensation, que nous avons eue en visionnant les films d’Agnès Varda, de l’odeur de colle sur ses doigts et la reconnaissance d’un style unique par-delà l’hétérogénéité d’une œuvre, qui comprend des photographies, des albums, des courts métrages et des longs métrages, de documentaire comme de fiction, pour le cinéma, la télévision comme pour nourrir l’édition artisanale de DVD, et, enfin, des installations audiovisuelles. Les nombreux écrits sur l’œuvre d’Agnès Varda témoignent d’un vif intérêt de la critique pour cette démarche singulière que les recherches universitaires françaises ont peu relayée, puisque deux numéros de revues et un ouvrage collectif en langue française seulement ont constitué notre premier fonds documentaire. Celle que l’on surnomme la mère de la Nouvelle Vague est restée en marge et il faut aller « outre-mère » pour trouver des monographies conséquentes sur son cinéma, issues des approches genrées et, paradoxalement, de la French Theory. Pour embrasser l’hétérogénéité de cette œuvre et subsumer nos intuitions sensibles sous une « méthode Varda » que la cinéaste nomme cinécriture, nous avons concilié analyse textuelle et approche comparatiste dans la tradition de l’ut pictura poesis. De ces analyses organisées en quatre maîtres mots – réfléchir, se réfléchir, rêver et bricoler –, ont émergé une pensée cohérente sur le cinéma et la dimension plastique du geste du cinéaste : une dialectique matérialiste de l’imaginaire héritée de Bachelard dans laquelle la mise en scène du couple, à la manière des paysages avec figures en peinture, constitue une allégorie de la création ; une poïéthique cinématographique, qui concilie le faire et le dire, l’approche sensible et spirituelle d’un monde dans lequel l’altérité, y compris artistique, est constitutive du soi ; l’écriture enfin d’un mouvement à rechercher dans la profondeur d’une image, sans cesse recyclée, dont le film reconstruit la quête au terme d’un bris- collage qui se scande en trois temps – la prise, la reprise et la surprise.