Thèse soutenue

Vécu subjectif de la maladie de Crohn et facteurs psychosociaux prédictifs de la rechute : vers une approche intégrative

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Auteur / Autrice : Agathe Lainé
Direction : André MariageAlexandra Laurent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 07/12/2017
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie (Besançon) - Laboratoire de Psychologie
établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Antoine Bioy
Examinateurs / Examinatrices : André Mariage, Alexandra Laurent, Antoine Bioy, Bruno Quintard, Karl-Léo Schwering, Joëlle Lighezzolo
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Quintard, Karl-Léo Schwering

Résumé

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La maladie de Crohn touche 100 000 personnes en France. Elle est caractérisée par une inflammation chronique de l’intestin, ainsi que par l’alternance de phases de récidive et de rémission. Devant l’imprévisibilité des rechutes, médecins et patients essaient d’identifier des facteurs qui permettraient de les anticiper et ainsi de mieux les contrôler. Néanmoins, aucune étude n’a encore pu clairement mettre en évidence l’étiologie de la rechute dans la maladie de Crohn. Ce travail de thèse a donc pour ambition de définir les facteurs psychosociaux prédictifs de la rechute. Dans une démarche clinique, nous accordons également une importance au vécu subjectif de la maladie et des rechutes. Les travaux portants sur les expériences subjectives de la maladie chronique montrent que diverses représentations cognitives, sociales et fantasmatiques de la pathologie et du corps malade, sont mises au travail permettant aux patients un meilleur ajustement. Le deuxième objectif de ce travail de thèse vise donc une compréhension des enjeux psychiques du vécu de la maladie de Crohn.La double méthodologie mise en place, quantitative et qualitative, s’inscrit dans une perspective longitudinale, prospective et intégrative. Nous avons ainsi pu recueillir des données portant sur les facteurs psychosociaux à travers des questionnaires administrés auprès de 145 sujets adultes en rémission de la maladie de Crohn. Parallèlement nous avons conduit 33 entretiens de recherche ayant fait l’objet d’une analyse de contenu thématique. Le test projectif du Rorschach a également été utilisé afin de mettre en lumière les retentissements psychiques de la maladie lors de 3 études de cas.Les principaux résultats soulèvent l’implication des stresseurs spécifiques à la maladie chronique, des stratégies de coping centrées sur l’émotion et de la qualité de vie dans l’augmentation du risque de rechute dans la maladie de Crohn. Nous avons également pu mettre en évidence plusieurs phénomènes quant au vécu de la pathologie. La rechute parait marquée par des potentialités traumatiques et psychopathologiques qui signent la véritable entrée du sujet dans la maladie. Son vécu ainsi que le vécu de la maladie donne lieu à des remaniements identitaires profonds médiatisés par de forts éprouvés de honte quant à la spécificité des symptômes et par une fantasmatique propre à la zone corporelle atteinte, faisant écho à des angoisses du féminin. L’acquisition de savoirs profanes, un travail d’élaboration autour de la perte et de la qualité des relations entretenues avec le médecin spécialiste paraissent constituer des facteurs permettant de mieux gérer les stresseurs et de s’approprier la maladie. Notre travail amorce une réflexion sur l’accompagnement thérapeutique devant être fondé une prise en charge globale de la souffrance des patients traduite aussi bien à partir des facteurs psychosociaux que du vécu subjectif des patients.