L'oeuvre poétique de Karl Wolfskehl (1869-1948) : de la vocation littéraire à la révélation prophétique
Auteur / Autrice : | Sonia Schott |
Direction : | Jacques Lajarrige |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures, arts et civilisations germaniques |
Date : | Soutenance le 24/11/2017 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches et d'études germaniques (Toulouse ; Montpellier ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Françoise Lartillot |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Lajarrige, Dominique Bourel, Dirk Weissmann, Philippe Marty | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Lartillot, Dominique Bourel |
Mots clés
Résumé
La problématique essentielle qui sous-tend l’existence du poète Karl Wolfskehl (1869-1948) est celle d’un sentiment de double appartenance car il est Juif et Allemand. Sa vocation poétique connaît deux moments décisifs : la rencontre en 1897 avec Stefan George, le chef de file du symbolisme allemand dont il devient l’ami fidèle et le fervent disciple, lui permet de travailler ses poèmes comme un matériau précieux, la langue des poèmes n’étant asservie à d’autre fin qu’elle-même. Puis le triomphe du nazisme en Allemagne en 1933 contraint Wolfskehl à partir d’abord en Italie puis en Nouvelle-Zélande, où il demeure jusqu’à sa mort en 1948. Cet exil suscite chez Wolfskehl une crise existentielle sans précédent et un renouveau dans l’écriture : à la quête de perfection formelle succède une poésie religieuse ancrée dans le judaïsme et que Wolfskehl place sous le signe de Job.L’ensemble de l’œuvre de Karl Wolfskehl se distingue de par sa tonalité mystique. L’objet de notre recherche est de prendre en compte les rapports entre poésie et religion pour tenter de caractériser l’art poétique de l’auteur. Nous nous concentrons sur les évolutions de la notion de prophétie dans l’œuvre de Wolfskehl pour aborder tout autant l’héritage hölderlinien du poeta vates que celui des prophètes bibliques (nebiim). En articulant notre réflexion autour du principe dialogique (Buber) et en interprétant la manière dont l’œuvre littéraire transforme les symboles de la kabbale (Scholem), nous montrons que les poèmes sont le théâtre d’un affrontement dialectique entre l’humain et le divin où se révèle une herméneutique de la souffrance. On peut alors déterminer les enjeux philosophiques et historiques de l’autofiction du poète en Job, la poésie de Wolfskehl se proposant à la fois de penser « l’excès du Mal » (Nemo) et d’interpréter le destin du peuple juif (Susman).