Thèse soutenue

Mécanismes de l’immunogénicité des cellules cancéreuses hyperploïdes

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Auteur / Autrice : Norma Bloy
Direction : Guido Kroemer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance le 19/09/2017
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Métabolisme, cancer et immunité (Villejuif, Val-de-Marne)
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Cremer
Examinateurs / Examinatrices : Guido Kroemer, Isabelle Cremer, Antoine Tesnière, Filippo Rosselli, Ilio Vitale, Michaela Semeraro
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Tesnière, Filippo Rosselli

Mots clés

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Résumé

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Une augmentation au moins transitoire de la ploïdie est un événement fréquent de l'oncogenèse. L'hyperploïdisation déclenche un stress du réticulum endoplasmique (RE) caractérisé par l'hyperphosphorylation du facteur d'initiation eucaryote 2α (eIF2α) qui induit l'exposition consécutive de la calréticuline à la surface cellulaire. La calréticuline exerce un effet « adjuvant » en tant que un signal "mange-moi", pour les cellules dendritiques, entrainant un contrôle immunitaire de la tumeur par les lymphocytes T CD8+. Nous avons étudié la possibilité que l'hyperploïdisation puisse également affecter l'antigénicité des cellules cancéreuses en modifiant l'immunopeptidome. Cependant, la vaccination avec des peptides candidats n’a pas réussi à induire des réponses inhibitrices de la croissance tumorale de cellules hyperploïdes in vivo. Nous concluons donc que l'hyperploïdie augmente principalement l'immunogénicité des cellules cancéreuses en affectant leur adjuvanticité (via l’expression de calréticuline) plutôt que leur antigénicité. Nous montrons de plus que des fibrosarcomes induits par méthylcholanthrène (MCA), développés dans des souris Rag2-/-γc-/- immunodéficientes (mais pas dans des souris sauvages), sont particulièrement hyperploïdes, en corrélation avec une teneur en ADN plus élevée, une augmentation de la surface nucléaire, ainsi que l'hyperphosphorylation de eIF2α,. De telles cellules forment des tumeurs dans les souris Rag2-/-γc-/- (dépourvues de cellules T, B et NK) ainsi que dans les souris Rag2-/- (dépourvues de lymphocytes T et B) sans différence entre les deux souches de souris, suggérant que l'absence de cellules B et T est suffisante pour que ces cellules prolifèrent. Pour mesurer ces paramètres, nous avons développé un outil d'analyse morphométrique applicable à l'immunohistochimie. Cet algorithme identifie et quantifie automatiquement la surface des noyaux et l'intensité de la phosphorylation de eIF2α dans une région d'intérêt périnucléaire. Des analyses comparatives ont validé la précision de cette méthode, qui peut être utilisée pour étudier la ploïdie et le stress du RE dans les cancers in situ.