Thèse soutenue

Eclats et absences. Fictions ethnographiques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laura Huertas Millan
Direction : Alain BonfandFrançois-René MartinMarie-José Burki
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : SACRe, arts visuels
Date : Soutenance le 27/04/2017
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Équipe d'accueil SACRe - Sciences, arts, création, recherche (Paris) - EA 7410 — Sciences, Arts, Création, Recherche — SACRe
établissement opérateur d'inscription : École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre Wat
Examinateurs / Examinatrices : Alain Bonfand, François-René Martin, Marie-José Burki, Pierre Wat, Jacques Aumont, Philippe Bettinelli
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Aumont

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés libres

Résumé

FR  |  
EN

“Eclats et absences. Fictions ethnographiques” développe une enquête autour de la représentation ethnographique, donnant lieu à un ensemble de films où s’entrelacent l’anthropologie et la fiction : les “fictions ethnographiques”.Cette enquête sensible et pratique commence autour de la notion d’exotisme, en analysant la construction de “l’indigène” dans le “Nouveau Monde”. Ces premières recherches donnent lieu à des films mettant en scène de “jungles” in vivo et in vitro, en Europe et en Amérique, qui relient des jardins botaniques et serres tropicales aux archives de la colonisation. Ces films explorent ainsi les moments de “premier contact” entre voyageurs et autochtones. La fiction apparaît comme stratégie narrative pour faire contrechamp à une Histoire racontée majoritairement du point de vue des conquérants.L’enquête établit par la suite un dialogue avec l’anthropologie visuelle. Il s’agit d’opérer un déplacement par rapport à l’ “ethnofiction” articulée par Jean Rouch, tout en incluant les démarches le précédant et celles postérieures à lui, où l’ambigüité est de mise entre l’immersion ethnographique et la fiction. Un ensemble de nouveaux films est développé entre le laboratoire d’ethnographie expérimentale le Sensory Ethnography Lab de l’université de Harvard, la Colombie et le Mexique.Si cette recherche doctorale prends source dans l’analyse des représentations cinématographiques de “l’indigène”, elle évolue au fil du temps vers l’auto-ethnographie et l’autofiction, démarches auto-réflexives pour construire une place d’énonciation singulière. Ainsi, il ne s’agit plus de “parler sur…” une communauté (démarche propre du documentaire télévisuel), mais plutôt parler de “près d’(elle)” (en suivant les mots de la réalisatrice Trinh T. Min-ha) ou bien de “parler avec” elle (faisant écho à la formulation de l’anthropologue Eduardo Viveiros de Castro). La fiction et ses recours narratifs sont indispensables dans les films crées lors de cette enquête : elle construit un espace partagé, des laboratoires politiques pour penser l’émancipation sociale, individuelle et collective. Sol Negro (2016) et La Libertad (2017) constituent les pièces clés de cette dernière série.La création de ces oeuvres a aussi donné naissance à un ensemble d’écrits, d’articules publiés, de performances et à une exposition publique de fin de thèse, intitulée “Disappearing operations — Opérations de la disparition, Opérations disparaissantes, Opérations pour disparaître”. Cette exposition itinérante, matérielle et immatérielle, s’est déroulée entre le 30 novembre et le 15 décembre 2016, au Cinéma Le Méliès, Les Laboratoires d’Aubervilliers, les Beaux-Arts de Paris.