“Cette jolie muse chrétienne” : la figure de sainte Cécile dans la littérature et les arts en Europe au XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Amandine Lebarbier |
Direction : | William Marx, Emmanuel Reibel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures comparées |
Date : | Soutenance le 09/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches en littérature et poétique comparées (Nanterre, Hauts-de-Seine) |
Jury : | Président / Présidente : Timothée Picard |
Examinateurs / Examinatrices : William Marx, Emmanuel Reibel, Timothée Picard, Florence Gétreau, Véronique Gély | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Gétreau, Véronique Gély |
Résumé
Cette thèse s’attache à montrer le rôle important qu’a joué la figure de sainte Cécile au XIXe siècle dans l’imaginaire musical européen. La première partie de ce travail est consacrée à l’historiographie de sainte Cécile, du Ve siècle au XIXe siècle, et à l’inscription de la figure dans l’espace culturel européen. Différents media ont contribué à faire de la patricienne romaine légendaire une sainte patronne reconnue et célèbre dont, au premier chef, le tableau de Raphaël, L’Extase de sainte Cécile. Cette œuvre du patrimoine artistique européen fait l’objet d’une véritable fascination auprès des écrivains, des musiciens et des peintres de la première moitié du XIXe siècle et ce travail tente d’en comprendre les raisons. Dans un deuxième temps, cette thèse montre que la figure de sainte Cécile est une figure trope, une allégorie vive, utilisée par de nombreux écrivains pour construire un discours sur la musique, sur l’art et sur le rapport entre les arts. Il y a véritablement des moments sainte Cécile au XIXe siècle qui conduisent à recharger la figure d’un souffle vivant ; elle s’impose alors, non plus comme une figure de rémanence, mais bien comme la possibilité de penser une transcendance et de construire un discours esthétique. Le troisième axe de cette recherche s’inscrit dans une perspective d’études de genres. Héritière de plusieurs types de traditions de représentations féminines, sainte Cécile apparaît comme un outil analogique riche de présupposés idéologiques sur la représentation de la femme et en particulier de la femme musicienne. Représentantes d’un Éternel féminin fantasmé, les femmes musiciennes comparées à sainte Cécile sont les garantes d’une mémoire idéologique qui enferme la femme musicienne dans un champ très restreint de la pratique musicale.