Thèse soutenue

L’intrigue anthropologique : conceptions, descriptions et narrations de l’homme dans l’œuvre de Hans Blumenberg
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Auteur / Autrice : Marion Schumm
Direction : Stéphane Haber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 23/11/2017
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)
Jury : Président / Présidente : Christian Berner
Examinateurs / Examinatrices : Christian Berner, Étienne Bimbenet, Jean-Claude Monod, Christiane Chauviré, Felix Heidenreich
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Bimbenet, Jean-Claude Monod

Résumé

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L’œuvre de Hans Blumenberg, reçue d’abord pour son apport au débat sur la sécularisation et sa proposition d’une « métaphorologie », trouve son centre de gravité dans une anthropologie philosophique originale et complexe. C’est à celle-ci que notre thèse se consacre, en prenant acte du fait qu’« anthropologie » et « homme » sont les noms de deux problèmes avant d’être ceux d’un champ de savoir et de son objet. Si la pensée de Blumenberg s’élabore en premier lieu dans un dialogue critique avec la phénoménologie, ce n’est pas pour lui adjoindre le chapitre anthropologique qu’elle aurait omis, mais pour réformer de fond en comble ses thèses, sa méthode et ses principes implicites. Il ne s’agit pas non plus de retourner simplement aux questions et réponses traditionnelles que la philosophie a formulées à propos de l’homme. S’interrogeant, dans la lignée de l’anthropologie philosophique allemande, sur la possibilité de l’homme, Blumenberg oriente sa réflexion dans une voie « négative », dont notre travail s’attache à rendre raison autant qu’à interroger les limites. Avec l’image d’un homme fondamentalement « démuni », un être lacunaire, que les descriptions et narrations de l’auteur mettent en scène, ne retrouve-t-on pas une conception « prométhéenne », qui reconduit les présupposés qu’elle critiquait pourtant ? Notre interprétation vise, dans une analyse des procédures discursives que l’auteur met en œuvre et une discussion des thèses qu’il propose, à faire valoir leurs ambivalences, tout autant que leur fécondité. Ce qui est à lire, en dernière instance, dans l’œuvre de l’auteur, c’est un ensemble d’approches historiques et philosophiques de la « seconde nature » de l’homme, qui décrit les inquiétudes inhérentes à sa condition culturelle, autant que les intermittences du sujet.