Auteur / Autrice : | Séverine Denieul |
Direction : | Christophe Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 20/10/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Carole Dornier |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Martin, Carole Dornier, Jacques Berchtold, Érik Leborgne, Colas Duflo, Jean-Christophe Igalens | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Berchtold, Érik Leborgne |
Mots clés
Résumé
Cette thèse se propose d'étudier l'interaction existant entre connaissance de soi, des autres et du monde dans l'Histoire de ma vie de Casanova. Souvent considérée comme un immense « tableau de mœurs » de la société du dix-huitième siècle, on a pourtant peu évalué ses dimensions historiques, sociologiques et philosophiques. Or, elle constitue une étape intéressante dans l'histoire littéraire, tout en occupant une place à part : en effet, le Vénitien n'est ni un moraliste au sens classique du terme, ni un théoricien des mœurs comme Voltaire. Son œuvre parvient pourtant peut-être mieux que ces deux modèles à rendre compte de la complexité du réel, et ce grâce à une « science des mœurs » (telle qu'elle a par exemple été théorisée par Charles Duclos dans ses Considérations sur les mœurs de ce siècle) qu'il expérimente non seulement sur lui-même, mais aussi sur autrui. Casanova entretient néanmoins l'ambiguïté sur ses intentions : faut-il prendre au sérieux cet « instituteur de morale » qui prétend livrer à ses lecteurs un « miroir magique » pour qu'ils puissent s'y mirer et, éventuellement, se corriger ? Il convient d'examiner comment se crée cet ethos de l'instituteur dans les écrits philosophiques critiques de Casanova (l'Essai de critique sur les sciences, sur les mœurs et sur les arts, notamment) et dans quelle mesure cette construction de soi peut s'appliquer à l'Histoire de ma vie. Ceci nous amène à un troisième niveau d'analyse : celui qui met en jeu les interactions entre les fictions de soi (et, au premier chef, les modèles romanesques) auxquelles Casanova fait appel pour rendre compte de la réalité dans ses Mémoires et la théorisation qu'il fait de sa propre expérience.