Thèse soutenue

Démocratie et reconnaissance : l’émancipation au XIXe siècle dans la pensée de Jacques Rancière
FR  |  
EN  |  
IT
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Giovanni Campailla
Direction : Emmanuel RenaultLuca Scuccimarra
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 27/04/2017
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi Roma Tre
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Haber
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Renault, Luca Scuccimarra, Stéphane Haber, Jean-Philippe Deranty, Stefano Petrucciani, Roberta A. Modugno
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Philippe Deranty, Stefano Petrucciani

Résumé

FR  |  
EN

Récemment, le débat concernant la pensée politique est en venu aborder les concepts de démocratie et de reconnaissance. Jacques Rancière est surtout connu pour ses idées sur la démocratie, mais ses recherches sur l’émancipation ouvrière au XIXe siècle en France l’ont amené à proposer des réflexions importantes sur la question de la reconnaissance. En partant de l’idée de « post-démocratie », la présente recherche remarque qu’il n’y a pas chez Rancière une « théorie » de la démocratie ou de la reconnaissance qui donnerait de ces concepts une définition complète, mais que ces deux concepts sont l’occasion d’une « intervention critique » en faveur de « la part des sans-part ». On montre également que la manière dont Rancière a développé cette intervention a pris des formes différentes. Dans sa période de la maturité, il a identifié l’espace social à la « police », en risquant ainsi de produire une dichotomie entre le social et la « politique ». Néanmoins, dans cette même période, il a pensé l’agentivité du sujet socio-politique entre le social et la politique. Ce continuum du social et du politique avait été amplement exploré dans les années 1970, à l’occasion de ses premiers écrits sur la « parole ouvrière » des années 1830-1851, qui était interprétée comme une expérience qui ré-tord ou dé-tord la non-reconnaissance par la nomination d’un sujet supplémentaire. Dans les années 1980, Rancière a changé de position en mettant au second plan l’expérience sociale et en centrant l’analyse sur l’expérience individuelle. Il a ainsi abouti à une conception « suspensive » de la reconnaissance. Pour faire ressortir les enjeux de cette transformation, cette thèse pose Rancière au cœur du débat contemporain par l’intermédiaire de confrontations critiques avec des auteurs et des traditions de pensée. La conclusion générale est qu’il faut entendre l’« intervention critique » de Rancière comme une manière de penser et d’intervenir déterminée par les expériences du tort.