Thèse soutenue

Crime, histoire et politique : la représentation du régicide dans le théâtre anglais et français au tournant du XVIe et du XVIIe siècle

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Auteur / Autrice : Sandra Coulaud
Direction : François Lecercle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 22/06/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Clotilde Thouret
Examinateurs / Examinatrices : François Lecercle, Yan Brailowsky, Anne Surgers, Lise Wajeman

Résumé

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Crime d’actualité au tournant du XVIe et du XVIIe siècle, le régicide est un objet de spéculations et un fait d’actualité en France et en Angleterre. Dans les deux royaumes, on débat de cette question sur fond de schisme religieux. Des théoriciens politiques réinventent la manière de parler de ce crime pour le légitimer et les dramaturges s’emparent de ce sujet problématique. Jacques de Fonteny met en scène le meurtre d’Henri III, Claude Billard de Courgenay celui d’Henri IV, Montchrestien représente l’exécution de Marie Stuart, Shakespeare et Marlowe mettent en scène les meurtres de Richard II et d’Edouard II. Au théâtre, le régicide est a priori un spectacle efficace, propre à provoquer de vives émotions chez le spectateur. Pourtant, ces représentations ne vont pas de soi. Comment, en effet, représenter un crime aussi énorme dans un contexte de crise politique ? Comment justifier le spectacle d’un meurtre d’une actualité aussi brûlante ? Les dramaturges négocient constamment entre des contraintes idéologiques et esthétiques, parfois contradictoires, qui pèsent sur la représentation. Ils empruntent souvent le détour par l’histoire. Plus le crime est inefficace politiquement, et plus il est efficace sur scène. La tyrannie du prince justifie sa mise à mort. Ses fautes morales transforment le régicide en châtiment acceptable et sa déchéance rend la scène pathétique. Un récit permet fréquemment de raconter la mort que l’on ne peut pas montrer sans risquer de décevoir le public.