André Pieyre de Mandiargues : une éthique du témoignage.
Auteur / Autrice : | Roberta Sapino |
Direction : | Philippe Forest, Gabriella Bosco |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 30/09/2017 |
Etablissement(s) : | Nantes en cotutelle avec Università degli studi (Turin, Italie). Dipartimento di lingue e letterature straniere e culture moderne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Cultures, Echanges (SCE) (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019) |
Laboratoire : Littératures Antiques et Modernes (Nantes) | |
Jury : | Président / Présidente : Stefano Genetti |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Michel Devésa |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre recherche vise à comprendre si l’œuvre d’André Pieyre de Mandiargues peut représenter un exemple de témoignage de l’expérience du réel, définie à la suite de Bataille comme une expérience de l’impossible. Dans ce but, nous analysons l'œuvre en prose de Mandiargues à partir de la figure du témoin, que l'auteur introduit explicitement dans Marbre ou les mystères d'Italie mais qui est présente dans son œuvre, sous des formes différentes, dès les tout premiers textes. Le témoin, reflet de l’auteur dans l’espace de la narration, brouille les frontières entre le vécu et la fiction, et il questionne le rapport de l’écriture à la vie et à la vérité. Nous remarquons que l’impossibilité d’ancrer la narration dans l’identité unitaire d’un sujet qui prend la parole pour dire Je, effondrée sous les coups des avant-gardes et de la psychanalyse, sollicite la recherche d’une écriture du sujet faisant recours aux pouvoirs de l’imaginaire et de la fiction. En particulier, le réseau de personnages (qu’il appelle « folles miettes de moi-même ») que Mandiargues tisse dans ses romans et nouvelles constitue pour l’auteur une manière d’inscrire dans la narration à la fois son propre Je et son expérience du réel. L’écriture donne lieu à une forme de « mentir vrai » qui permet à l’auteur de témoigner de la puissance de rupture (due au choc ou à l’émerveillement) de l’expérience vécue, jusqu’à ses aspects les plus intenables, sans en trahir la portée de vérité. En conclusion, nous observons que l’écriture, ainsi conçue, a une valeur éthique qui lui est propre et qui est indépendante de la conformité de l’œuvre littéraire aux normes morales socialement établies.