Thèse soutenue

Dynamiques du déplacement dans l’œuvre de Jorge Franco et de Juan Gabriel Vásquez

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Version(s) validée(s) par le jury

Auteur / Autrice : Carlos Tous Gonzalez
Direction : Karim Benmiloud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ETUDES ROMANES spécialité Etudes hispaniques et hispano-américaines
Date : Soutenance le 11/12/2017
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3)
Jury : Président / Présidente : Florence Olivier
Examinateurs / Examinatrices : Dunia Gras, Néstor Salamanca León
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Fabrice Souquet

Mots clés

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Résumé

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Dans le panorama de la littérature colombienne contemporaine, Jorge Franco (Medellín, 1962) et Juan Gabriel Vásquez (Bogota, 1973) sont deux écrivains dont l’œuvre, aussi riche que variée, leur a valu une reconnaissance indéniable dans le champ de l’écriture littéraire en castillan. Les univers fictionnels de leurs romans étant cadencés par le mouvement et le croisement d’itinéraires, cette thèse explore les principales caractéristiques de différentes dynamiques du déplacement dans leur prose, notamment dans les romans Paraíso Travel (2001) et Melodrama (2006), de Jorge Franco et Los informantes (2004) et El ruido de las cosas al caer (2011), de Juan Gabriel Vásquez.Ce déplacement, choisi ou contraint, planifié ou spontané, se présente dans l’œuvre de chaque écrivain sous la forme du voyage, de la déambulation, de l’évasion, de la fuite ou de l’exil. Ainsi, ce travail mobilise les concepts de centre et périphérie, de nation, d’immigration, de langue première et seconde, le croisement de cultures et l’ouverture d’horizons étant au cœur de la réflexion.Dans quelle mesure le drame de l’histoire colombienne représente-t-il un déclencheur d’évasion majeur dans les romans de Jorge Franco et de Juan Gabriel Vásquez ? Comment le voyage dans le passé constitue-t-il un outil de travail collectif au service d’une tentative d’identification générationnelle ? Pourquoi et comment la translation de l’individu d’un espace à l’autre peut-elle être à l’origine de sa transformation ? Enfin, dans quelle mesure s’agit-il d’itinéraires textuels clés dans la création artistique ? Cette thèse observe de près la démultiplication de l’espace et du temps : une superposition de chemins qui dynamise le parcours de l’écriture.Le travail s’ouvre sur une étude de la mort en tant que déclencheur discursif et fictionnel, en ce qu’elle lance à la fois le départ de la quête littéraire et la création de l’espace par l’acte même de la déambulation. L’errance et la fuite, métaphores de ce grand voyage vers la mort qu’est la vie, sont indissociables de la dynamique de l’écriture. De même, l’analyse porte sur la relation entre la fictionnalisation de la mort et le spectre de l’effacement de l’instance auctoriale. Ainsi les notions d’origine, de point de départ, de destination et de point d’arrivée se conjuguent-elles avec les notions de transit, de passage, de prolongement et de continuité.La seconde partie étudie comment le déplacement combine l’exploration et la création de l’espace urbain dans une dynamique qui cherche à éclairer les espaces obscurs de villes comme Bogota, New York et Paris au cours du XXe siècle. Il s’agit d’analyser l’approche littéraire de l’histoire récente, procédé où la mémoire, la peur et le déplacement seront les pistes mêmes de la compréhension des secrets de ces villes.Enfin, ce travail s’intéresse à l’entreprise des voyages extra-urbain et transfrontalier, motifs qui supposent le questionnement des notions d’idéalisation et d’exotisme, conditionnées par le déplacement physique à travers le territoire, la nation et leurs limites. Ce chapitre porte également un regard sur le voyage temporel, la convocation subjective et « désordonnée » du passé et les différents degrés de temporalité, deux aspects liés à la construction filmique et à la dynamique chronotopique du récit. Ce voyage temporel s’avère en effet nécessaire à l’identification générationnel d’un je et à la compréhension de soi. Ainsi, l’écriture à distance et l’écriture de la distance permettent une ouverture vers de nouveaux horizons qui facilitent la compréhension des épisodes traumatiques de l’histoire.En somme, à travers les dynamiques du déplacement, cette thèse s’interroge sur la place que Jorge Franco et Juan Gabriel Vásquez accordent au sujet déambulateur dans un monde en mouvement.