Thèse soutenue

La concentration industrielle dans la France de Vichy à partir de l'exemple de l'inspection générale de la Production industrielle de Dijon

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Auteur / Autrice : Dimitri Vouzelle
Direction : Hervé Joly
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 13/11/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Daumas
Examinateurs / Examinatrices : Manuela Martini
Rapporteurs / Rapporteuses : Danièle Fraboulet, Jean Vigreux

Résumé

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La concentration industrielle est un phénomène qui s’inscrit dans un temps long, celui de l’industrialisation. Lors des premières décennies du XXe siècle, les interprétations divergentes de ce processus occupent une place importante dans le champ politique et économique.L’Occupation redéfinit les enjeux de cette notion en la dénaturant partiellement : du sens initial de concentration industrielle, celle-ci devient alors synonyme d’un programme de fermetures des PME considérées comme inutiles dans le contexte de pénuries caractérisant la période. Les acteurs qui la mettent en œuvre dans son sens de fermeture sont nombreux.Vichy a créé de nouvelles structures économiques : le ministère de la Production industrielle les comités d’organisation et l’Office central de répartition des produits industriels. Ces instances ont pour but respectivement de diriger la politique industrielle, d’organiser les branches et de gérer les pénuries entraînées par la défaite de juin 1940. Pour sa part, lenouveau ministère de la Production industrielle constitue des délégations régionales. Celle de Dijon constitue un lieu idéal pour observer la réalité de la concentration/fermeture au plus près des entreprises, une option économique qui ne relève pas pas de l’anecdotique, car près de 15 000 entreprises au niveau national ont été concernées.Étudier globalement et localement la concentration industrielle dans la France de Vichy permet de mettre au jour plusieurs ambiguïtés de ce régime né de la défaite de juin 1940. Les deux principales sont d’une part, la volonté de maintenir la fiction de la souveraineté nationale alors que la mainmise allemande est sans cesse croissante, et d’autre part, l’affirmation récurrente et fallacieuse de défendre les artisans et les PME alors qu’en réalité, ces structures économiques sont les premières à être fermées.L’étude de la concentration sous Vichy ne peut se limiter à cette seule période, car, de manière surprenante, le Gouvernement provisoire de la République française, même s’il revendique une rupture totale avec l’idéologie économique de Vichy, maintient en vigueur pendant presque deux ans les grands textes économiques adoptés sous l’Occupation et envisage de surcroît un nouveau processus de concentration/fermeture au printemps 1945.