Thèse soutenue

Les transferts fonciers dans un domaine ecclésiastique à Gondär (Ethiopie) au XVIIIe siècle

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Auteur / Autrice : Namouna Guebreyesus
Direction : Étienne HubertÉloi Ficquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 14/12/2017
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Claudia Damasceno Fonseca
Examinateurs / Examinatrices : Shiferaw Bekele, Manfred Kropp, Anaïs Wion

Résumé

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Gondär est établie comme une ville royale au milieu du XVIIe siècle. Elle se situe au croisement des voies commerciales et proche des terres les plus fertiles. Les rois de Gondär instituent de nombreuses églises qu’ils dotent de domaines. Ils honorent ainsi l’engagement fondateur de leur dynastie selon lequel une partie des terres du royaume est réservée aux religieux. Les églises reçoivent par donation des terres déjà occupées, par réajustement des bénéfices domaniaux. Leurs biens-fonds sont désignés gwәlt, et elles ne peuvent en disposer par la vente, la donation ou la constitution de sûreté. Des clercs obtiennent des concessions appelées rim-s sur les terres des églises. Les ventes de ces rim-s sont, à l’inverse de celles des gwәlt-s, reportées par milliers à Gondär. L’ampleur des transferts fonciers est sans précédent connu dans l’histoire éthiopienne. Pour comprendre ce qu’ils signifient, les concepts de gwәlt et de rim sont définis. Leur régime ainsi que les contextes économiques, sociaux et politiques dans lesquels ils évoluent sont déterminés. Le travail proposé procède en prenant comme cas d’étude un recueil d’actes provenant de l’église de Ḥamärä Noḫ fondée en 1709. Les textes de Ḥamärä Noḫ sont interprétés au moyen de sources contemporaines. L’argumentation considère les actes issus d’autres églises, les commentaires de loi préparés par des clercs de Gondär ainsi que les chroniques royales. Elle intègre aussi les apports des écrits de voyageurs européens.Cette étude essaye de démontrer que le phénomène de ventes de rim-s à Gondär ne marque pas le début d’un marché foncier. Les échanges n’ont pas leur cause en un libre cours de l’offre et de la demande. Ils sont bien plus provoqués par l’endettement des clercs et leur besoin de crédit. Les transferts renforcent les inégalités sociales et les avantages seigneuriaux d’une catégorie de gens proche du pouvoir.