Thèse soutenue

Les singes dans l'imaginaire culturel de la Grèce ancienne : Une étude zooanthropologique du singe dans les différentes représentations culturelles des sources grecques

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Auteur / Autrice : Marco Vespa
Direction : Arnaud ZuckerCristiana Franco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE) en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (Nice) - Culture et Environnements, Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age
Jury : Président / Présidente : Valeria Andò
Examinateurs / Examinatrices : Valeria Andò, Jean Trinquier, Oliver Hellmann
Rapporteurs / Rapporteuses : Valeria Andò, Jean Trinquier

Résumé

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Malgré son caractère d’animal exotique et venu d’ailleurs, le singe a fait l’objet d’une attention toute particulière de la part de la culture grecque et gréco-romaine. L’animal, que l’imaginaire contemporain considère comme le plus proche de l’homme en vertu de ses caractères morphotypiques et éthologiques, était au contraire conçu par les Anciens comme l’être vivant le plus aberrant de l’humanité, justement en raison d’une pareille similarité considérée comme échouée. L’imaginaire grec concernant le singe se nourrit de pratiques relationnelles en grande partie différentes de celles qui peuvent concerner l’observateur moderne : en effet, les Grecs ne connaissaient pas de grands singes, et le représentant prototypique des primates non-humains était pour eux le magot. En analysant le portrait-robot que les sources zoologiques et médicales nous délivrent concernant la forme du singe, son éthologie et sa façon de se déplacer, il est possible de comprendre d’autres aspects apparemment plus obscurs faisant partie des représentations culturelles conçues par les Grecs pour cet animal. Le singe s’intègre en particulier dans les mêmes configurations symboliques que d’autres caractères de l’imaginaire grec, avec une spécificité propre lorsqu’il est associé à des figures imparfaitement viriles ou masculines telles que les enfants ou les eunuques, ainsi que les homosexuels efféminés. Son association à de milieux sociaux d’élite très souvent liés à une vie considérée comme débauchée, sa condition marquée par l’imperfection physique ainsi qu’une soumission au maître toujours jugée comme précaire, font en sorte que le singe soit considéré comme le véritable geloion mimēma de l’être humain et de son modèle de perfection, à savoir le mâle adulte de condition libre.