Thèse soutenue

« Un choc de circulations » : la marine française face au choléra en Méditerranée (1831-1856) : médecine navale, géostratégie et impérialisme sanitaire

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Auteur / Autrice : Benoît Pouget
Direction : Walter Bruyère-Ostells
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 11/12/2017
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Jury : Président / Présidente : Anne Rasmussen
Examinateurs / Examinatrices : Lisa Rosner, Patrick Louvier, Isabelle Renaudet
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Rasmussen, Salvatore Speziale

Résumé

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Le choléra est une épreuve qui interroge l’instrument naval français et ses actions au-delà des seules problématiques de l’hygiène navale ou de la contribution des navigations à la diffusion de l’épidémie. Il est à la fois une épreuve de terrain, locale, collective comme individuelle, et un enjeu de relations internationales. Il requiert un engagement constant et en profondeur de la part du service de santé des armées en général, de la Marine en particulier. Il contribue à la fragilisation d’un espace méditerranéen en pleine recomposition alors que la France de l’après 1815 cherche à y saisir des opportunités pour peser à nouveau dans le concert des nations à travers une plus grande implication dans les crises qui secouent sa façade méridionale. Cette politique offensive, faite de diplomatie conventionnelle et d’interventions militaires, de défense des intérêts commerciaux et de relance d’une politique expansionniste sinon impérialiste, repose en partie sur la sollicitation de forces navales en cours de relèvement. En proposant une étude sur la confrontation entre la puissance navale française en Méditerranée et la circulation du choléra entre 1831 et 1856, il s’agit de comprendre, essentiellement à travers un regard naval, comment, au-delà du péril majeur que ces épidémies successives constituent pour la santé publique en France et en Méditerranée, elles en viennent à représenter une formidable opportunité offerte à la France de s’affirmer comme une puissance sanitaire de premier plan, alors que se préparent deux premières conférences sanitaires internationales de Paris (1851 et 1859) .