Thèse soutenue

La sphère financière et les startups : évolutions des politiques publiques, financiarisation des jeunes entreprises et mutations des industries culturelles

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Auteur / Autrice : Benoit Perrin
Direction : Philippe Bouquillion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 11/04/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Moeglin
Examinateurs / Examinatrices : Noëllyne Bernard
Rapporteurs / Rapporteuses : Malte Behrmann, Laurent Petit

Mots clés

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Résumé

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L’actualité socio-économique montre la forte importance qu’ont pris les termes « entrepreneuriat » ou « startup » dans les discours politiques et économiques. Sous l’impulsion des politiques publiques dans le cadre d’une idéologie de la « révolution entrepreneuriale », l’environnement financier dans lequel se développent les jeunes entreprises évolue. Basées sur un travail de terrain mené auprès de jeunes entreprises des TIC et s’inspirant particulièrement des travaux menés sur les industries culturelles en sciences de l’information et de la communication, ces recherches questionnent l'évolution et les enjeux des politiques publiques françaises en matière de soutien aux jeunes entreprises. Grâce à l’étude des différents dispositifs de soutien et de leur mise en complémentarité, nous montrons, dans la première partie, la place centrale que prend la sphère financière dans les conditions d’émergence des jeunes entreprises, avec un soutien réglementaire et financier majeur apporté par les politiques publiques. En nous appuyant sur les travaux menés sur la financiarisation des grandes entreprises, nous montrons que les mouvements de concentration touchent aussi les jeunes entreprises. Bien qu’il y ait des éléments de cohérence entre la financiarisation des grandes entreprises et le phénomène que nous mettons en lumière, ceux-ci se distinguent par le recours aux récits organisationnels comme facteurs d’objectivation. En étudiant la filière du jeu vidéo mobile et plus particulièrement une entreprise que nous avons accompagnée dans différentes campagnes de levée de fonds entre 2012 et 2015, la seconde partie de ce travail de thèse questionne l’impact de cette financiarisation sur le fonctionnement des jeunes entreprises. Nous mettons en lumière comment le recours à la sphère financière et la prédominance de l’idéologie de la valeur actionnariale pèse sur les stratégies des entreprises. Ainsi la financiarisation contraint les jeunes entreprises à l’adoption de modes de développement spécifiques et accentue les tendances industrialisantes. Les impacts de la financiarisation sur les jeunes entreprises semblent enfin dessiner les traits d’un idéal-type de la jeune entreprise financiarisée, une conception idéologisée de l’entreprise : la startup.