Thèse soutenue

Optiques de la fiction. Pour une analyse des dispositifs visuels de quatre romans britanniques contemporains : Time's arrow de Martin Amis, Gut Symmetries de Jeanette Winterson, Cloud Atlas de David Mitchell, Clear de Nicola Barker
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Auteur / Autrice : Diane Leblond
Direction : Catherine Bernard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères. Langue et culture des sociétés anglophones
Date : Soutenance le 25/11/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Laboratoire : Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Vanessa Guignery
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bernard, Vanessa Guignery, Élisabeth Angel-Perez, Jean-Michel Ganteau, Julian Wolfreys
Rapporteurs / Rapporteuses : Vanessa Guignery, Élisabeth Angel-Perez

Résumé

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À l’aube du XXIe siècle, la fiction britannique se trouve aux prises avec des représentations conflictuelles du voir. Inscrite dans le contexte du « tournant visuel », elle rend compte de la place prépondérante que les technologies et médias visuels occupent dans l’espace culturel. Dans le même temps, elle entre en dialogue avec un discours anxieux, qui met en avant l’idée d’une crise du visuel. Privilégié pendant des siècles comme le plus intellectuel et le plus noble des sens, le voir semble devenu l’un des lieux où s’orchestrent la manipulation et le contrôle des citoyens, surveillés et exposés au spectacle du capitalisme tardif. Faisant état de ces inquiétudes, la fiction élabore une poétique et un imaginaire de l’optique dans lesquels un sens trouve cependant à se construire. Contre l’exercice d’une autorité visuelle supposée absolue, elle produit des dispositifs dont le fonctionnement subvertit les processus d’assujettissement visuel, et invente de nouvelles pratiques de subjectivation. Ce travail implique un changement de paradigme dans notre appréhension du voir. À la confrontation dichotomique d’un sujet qui voit et d’un objet visible, notre corpus substitue des scènes de rencontre, dans lesquelles le regard se fait réciproque. L’imaginaire épistémologique qui associait la perception visuelle à une forme de connaissance, et la concevait ainsi comme un processus d’appropriation, laisse alors place à une conception politique et éthique du voir, selon laquelle le sujet émerge sous le regard de semblables dont il est, immédiatement, responsable. Ainsi voir c’est toujours s’offrir au regard de l’autre, et prendre le risque que l’échange prenne un tour inattendu, que la reconnaissance dérape. Cette appréhension de l’expérience visuelle, qui compose avec ses imperfections et envisage le lien réciproque par lequel le sujet et le sens émergent, nous engage à envisager une phénoménologie pragmatique de la lecture.