Thèse soutenue

Les hétérologies du savoir (Roland Barthes, Pascal Quignard)

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Auteur / Autrice : Mathieu Messager
Direction : Bruno Blanckeman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 06/12/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Éric Marty
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Blanckeman, Éric Marty, Claude Coste, Marielle Macé
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Coste, Marielle Macé

Résumé

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De Roland Barthes à Pascal Quignard, ce que l’on observe c’est la recherche d’une hétérologie du savoir ; l’accentuation d’un discours « autre » sur le savoir ou plutôt la spectacularisation d’une forme hétérodoxe de l’écriture du savoir. Cela passe par le mélange des registres narratifs et argumentatifs, par le choix d’une forme plus fragmentaire que dissertative, par l’ouverture aux jeux énonciatifs comme par l’accueil de courts passages fictionnels dans les marges de la prose d’idées, par le souci enfin de la dimension figurale qui travaille en profondeur l’écriture du texte théorique. En engageant une comparaison entre ces deux générations d’écrivains, nous avons tenté une approche généalogique de cette ressaisie « hétérologique » des savoirs par la littérature. La question a été la suivante : qu’est-ce que l’insistance de la littérarisation du discours savant par les littéraires nous dit, en retour, de l’idée que la littérature se fait d’elle-même ? Derrière toutes ces annexions des disciplines savantes dans le domaine de la littérature – d’ailleurs exclusivement menées depuis la littérature, dans une indifférence quasi unanime de la « science » dont l’émancipation n’a plus à être revendiquée – n’y-a-t-il pas toute une stratégie de redressement symbolique du pouvoir et de la figure du littéraire ? Il ne s’agit pas ici d’une contribution à l’histoire de la littérature – dont le plan, souvent trop vaste, finit par essentialiser l’objet qu’elle se propose précisément d’historiciser –, mais plutôt d’une participation à l’histoire de l’idée de littérature ; et à l’intérieur de celle-ci, de façon plus resserrée encore, la tentative d’éclairer l’histoire de l’idée selon laquelle la littérature récente s’est voulue (de nouveau) souveraine dans l’ordre des discours.