Thèse soutenue

Le paradoxe des stéréotypes de sexe reproduits dans les dispositifs d’insertion : effets sur les projets professionnels des femmes immigrées et issues de l’immigration

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Assa Kamara
Direction : Maryse Bresson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie
Date : Soutenance le 13/07/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire PRINTEMPS (Guyancourt, Yvelines ; 1995-....)
établissement de préparation de la thèse : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Célérier
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Costes
Rapporteurs / Rapporteuses : Abdelhafid Hammouche, Emmanuel Jovelin

Résumé

FR  |  
EN

Titre de la thèse : Le paradoxe des stéréotypes de sexe reproduits dans les dispositifs d’insertion : effets sur les projets professionnels des femmes immigrées et issues de l’immigration Les projets professionnels des femmes immigrées et issues de l’immigration ont un sexe (généralement féminin). Ici le « sexe des métiers » (Amossé, 2013), est étudié du point de vue sociologique, dans deux dispositifs d’insertion, en tenant compte des trajectoires des bénéficiaires (en amont de l’entrée dans le dispositif), et des projets professionnels (avant entrée et au moment du parcours dans le dispositif). La thèse confirme que le sexe des métiers est connu, intériorisé par les bénéficiaires comme les intervenants des dispositifs même quand leurs discours sont égalitaires. Il arrive que le projet change en cours de dispositif, mais même en ce cas, il reste le plus souvent de même sexe (féminin pour les femmes). Cet aspect est étudié en mobilisant une démarche de sociologie principalement qualitative alors que les études existantes sur le sujet sont souvent quantitatives. L’étude menée montre également que la variable immigration a peu d’influence sur le sexe des métiers visés dans les projets professionnels des femmes (généralement féminin). En effet, les femmes non immigrées et non issues de l’immigration s’orientent, comme les femmes immigrées et issues de l’immigration, vers des métiers féminins, sans que les résultats obtenus justifient de les différencier de ce point de vue. Ce résultat confirme les études existantes qui en revanche, distinguent généralement 3 catégories sur le critère de la précarité : les femmes immigrées s’orientant vers les emplois les plus précaires, les femmes non immigrées et non issues de l’immigration vers les emplois les moins précaires et les femmes issues de l’immigration se situant de manière intermédiaire (Merckling, 2012). Toutefois dans les 2 dispositifs observés, le résultat est différent : il n’y a pas de différence entre les femmes non immigrées et les femmes issues de l’immigration, accueillies dans le même dispositif et qui ont des projets professionnels avec des niveaux de précarité similaires. En revanche, que les femmes immigrées, accueillies dans l’autre dispositif observé, s’orientent vers des métiers plus précaires. Pour l’expliquer, l’analyse montre comment les spécificités des publics (difficultés d’alphabétisation notamment) interagissent avec les différentes formes de prise en charge. Enfin, pour affiner l’influence de la dimension genrée sur les projets professionnels, la thèse analyse la manière dont d’autres variables interagissent avec elle, soit pour la renforcer soit pour la contredire. Par exemple, la non reconnaissance des compétences (diplômes, formations, expériences) des femmes immigrées renforce la dimension genrée des projets professionnels, en induisant un repli sur les compétences « naturelles » de genres (babysitting etc). D’autres variables atténuent l’effet de genre comme (parmi d’autres) l’effet des politiques d’adaptation au marché du travail local, qui peuvent aboutir à proposer aux femmes des métiers masculins, pour lesquels il existe un besoin de main d’œuvre non satisfait sur le territoire du dispositif. Mais même s’il existe des contre-exemples, ils sont présentés et vécus par les acteurs comme exceptionnels, donc ne remettant pas en cause le modèle genré dominant.