Thèse soutenue

Essais d'analyse de la théorie axiomatique de la décision

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Auteur / Autrice : Jean Baccelli
Direction : Jérôme DokicPhilippe Mongin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 04/03/2016
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Jean-Nicod (Paris) (2002-....)
Etablissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Résumé

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Cette thèse rassemble trois essais sur la théorie axiomatique de la décision.Ils relèvent principalement de l’analyse épistémologique de cette théorie.Le premier essai, “Les limites de l’ordinalisme”, concerne la doctrine ordinaliste,qui a joué un rôle important dans la constitution de la théoriemicro-économique contemporaine. Dans un premier temps, nous définissonsabstraitement cette doctrine. Nous la caractérisons par la thèse suivant laquelledes données de choix ne peuvent pas rendre empiriquement signifiantesles propriétés non-ordinales de l’utilité. Dans un second temps, nous évaluonscette thèse, la confrontant à divers développements de la théorie de la décision,qui paraissent la remettre en cause. Nous montrons que, malgré lesapparences, cette thèse n’est pas remise en cause par les développementsthéoriques que nous étudions.Le deuxième essai, “L’analyse axiomatique et l’attitude par rapport aurisque”, porte sur le statut, en théorie de la décision, des concepts d’attitudepar rapport au risque. A première vue, l’analyse axiomatique n’exploite pasces idées-là. Ceci reflète une certaine neutralité des modèles de décision ausujet de l’attitude par rapport au risque. Mais un examen plus poussé permetde mettre en valeur ce que nous nommons la variation conditionnelle et lerenforcement de l’attitude par rapport au risque, établissant par là mêmel’importance axiomatique des concepts d’attitude par rapport au risque.Le troisième essai, “Les paris révèlent-ils les croyances ?”, examine la méthodeconsistant à identifier les croyances d’un agent à partir de ses préférences.Nous nous concentrons sur l’obstacle principal auquel cette méthodeest exposée, à savoir, le problème de l’utilité dépendante des états. En premierlieu, nous illustrons ce problème de manière détaillée, distinguant quatreformes de dépendance de l’utilité aux états. En second lieu, nous présentonset discutons une stratégie permettant, malgré la possibilité d’une telle dépendance,d’identifier les croyances. Cependant, pour résoudre ainsi le problème,il faut laisser la préférence s’étendre au-delà du choix. Nous défendons quetel doit être le cas dans toute solution complète au problème de l’utilitédépendante des états. Nous affirmons aussi que c’est là la principale leçonconceptuelle à tirer de ce problème, et montrons qu’elle intéresse tant leséconomistes que les philosophes.